vendredi 12 décembre 2008

Japon 62

L'honorable partie de pêche !

Debout 5h, train 6h02, arrivée en gare de Sukagawa à 10h28. Là, des petites cariolles contenants des enfants passent avec un sourire et nous confirme que nous sommes toujours au Japon.



Osamu et Jun sont déjà là et les retrouvailles sont aussi rapide que si nous nous étions vu la veille. Tout le monde en voiture et direction Regina no Mori (la forêt de Regina), un resort pour pêcheur en vacances. Leurs amis sont déjà là, les 5 cannes à pêche prêtes et déjà un ou deux poissons au compteur.
Le temps de payer les licences et nous voilà au bord du lac train de mouliner ou de jouer de la mouche pour chopper de jolies truites. Le temps est maussade, mais l'air est vivifiant et le fait de ressortir de Tokyo après une dizaine de jour de léthargie nous fait un bien fou !



Miléna se range bien vite au côté de Jun transformant le banc sous la bise en un petit coin salon de thé alors que Osamu attrape des poissons et que je m'acharne sur mon moulinet en vain. Le resort est formé de plusieurs chalets qui borde le lac artificiel alors qu'autour plusieurs activités de plein air sont proposées (golf etc...). Le soir venu s'est repas à l'occidental... avec beaucoup de trop de fourchettes et couteaux pour nous alors que tout le monde nous examine attentivement pour savoir quel couvert prendre... comme si nous le savions...



La soirée est arrosée et nous finirons par regagner nos pénates après un bon onsen le ventre plein et rêvant de truites~

Le lendemain après une rebelotte de onsen et de petit déjeuner aussi consistant que le diner de la veille nous revoilà au bord de l'eau, sauf que ce coup-ci j'attrape une pauvre petite truite que je ne relâcherai qu'après avoir fait un ou deux jump sauts avec !



Puis c'est le départ... nous reprenons notre train et nous disons au revoir... la prochaine rencontre se fera en France lors de notre mariage (pas encore fixé).

Deamin matin 11h15 nous décollons direction Londres avant de remettre le cap vers Nice. Il ne reste que très peu de temps alors nous allons bien profiter ce soir de nos amis en buvant et dansant à Shibuya !

vendredi 5 décembre 2008

Japon 61

Les quelques jours qui nous séparent encore de notre retour se verront partagés entre les visites de Nagasaki et Hiroshima, un programme plutôt lourd si l’on ne regarde que le côté historiquement tragique des deux villes. Heureusement bien d’autres choses sont à voir en plus des tristes « Heiwa Kôen », Jardins de la Paix.

Nagasaki est enclavé entre plusieurs montagnes et à la forme de l’estuaire d’une rivière, son centre ville proche du port. Nous avons rendez-vous avec Herbling, un universitaire Kenyan qui sera notre hôte pendant les deux nuits que nous passerons là. L’université de Nagasaki se trouve au nord de la ville, et donc à l’opposé du centre, mais par contre très proche de l’hypocentre. Les transports en tramway sont les moins chers du Japon, seulement 100 yen… donc pas de souci pour se déplacer. Dans la chambre de notre ami (12m² à trois), nous prenons un petit déjeuner à la mode Kenyane avant de nous lancer dans la visite.

L’immense statue du jardin de la Paix représente un homme nu les yeux fermés priant pour le repos des âmes tombées, la main droite indiquant la menace nucléaire venant du ciel, alors que la gauche tendu, paume vers le sol, protège les habitants, la jambe droite repliée en tailleur pour la méditation, alors que la gauche est ancrée dans le sol prête à venir en assistance à l’humanité. La visite de l’hypocentre puis du musée consacré à la bombe est un véritable électrochoc. Les poils se dressent sur les bras à chaque nouvelle photographie, sculpture, vidéo, témoignage… le ventre est crispé et malgré notre hâte de ressortir de cet endroit, nous ralentissons pour lire plus, pour voir plus, pour espérer que plus jamais un pareil événement ne se répétera.

La ville de Nagasaki en elle-même n’est pas très attirante, plutôt grise et escarpé. Son histoire exceptionnelle de port d’entrée au Japon pour les occidentaux (Portugais puis Hollandais) a rendu la concentration de Catholiques à Nagasaki exceptionnelle pour le Japon. Mais les Tokugawa ont repoussé il y a longtemps ce fléau et le Japon ne fut pas envahit par les religions de l’ouest.

Comme à chaque départ de grande ville, nous entamons notre longue marche vers la sortie. Lorsque nous atteignons la bonne nationale, nous commençons à faire du stop en direction de Fukuoka (notre véritable objectif étant de relier Hiroshima dans la même journée, puisque notre hôte sur Fukuoka est en vacances à l’étranger)… Lorsque la première voiture s’arrête, l’homme au volant nous explique que nous nous sommes engagés sur la mauvaise direction, mais nous propose de nous aider à nous réorienter. Quelques kilomètres plus loin il nous dépose à l’entrée de l’autoroute direction le nord. Ce n’est jamais une bonne chose car peu de personnes s’arrêtent sur les voies d’accélération ! Sauf ce jour là. Première voiture, une femme, très excitée nous attrape dans sa minuscule automobile et nous avance de 60 km. Sur une aire d’autoroute, elle ne nous laisse pas, mais nous accompagne à la recherche d’un nouveau conducteur. Très bab elle hèle les gens sur le parking, mais les effraye presque et personne ne s’arrête pour l’écouter. Quand après plus d’une demie heure elle ne rencontre pas plus de succès, on la remercie vivement et lui demandons de nous laisser faire (on a l’habitude). Elle nous embrasse avec passion et s’en retourne rapidement auprès de ses enfants qui l’attendent à Sasebo.

Il s’écoule beaucoup de temps sans que personne ne s’arrête, mais le ciel orageux du matin à laissé place à un grand soleil, alors pour passer le temps nous dansons et faisons les couillons à la sortie de l’aire de repos. Un homme en costume, travaillant pour une société s’occupant de distributeur automatique nous prendra finalement et allant jusqu’au nord de Kyushu nous fera faire une bonne moitié du trajet d’un coup… Prenant même le temps de s’arrêter pour nous faire goûter les Tonkotsu Ramen (classé numéro 1 dans notre top 3 personnel, devant les Ramen K d’Osaka et Karai Ramen de Takadanobaba). Sur l’aire où il nous laissera… même aubaine, il voudra nous aider à trouver notre prochain chauffeur, sauf qu’en costume et avec le bagout qu’il a… la première personne acceptera de nous amener jusqu’à… HIROSHIMA ! notre objectif !

Le pont entre Kyushu et Honshu (les deux plus grandes îles du Japon) est plutôt court et la transition ne dure que 10 secondes ! Nous revoilà sur l’île principale.

Hiroshima, contrairement à Nagasaki, semble n’avoir que très peu souffert. C’est faux bien entendu, mais la reconstruction de la ville est bien plus abouti et celle-ci est en comparaison très vivante ! La nuit, les panneaux publicitaires dégagent une lumière incroyable et nous nous faufilons jusqu’au Dôme Atomique, le fameux bâtiment qui fut laissé tel quel à la suite de l’explosion. Encore une fois le ressenti est intense. Le musée lui aussi témoigne de l’horreur… mais je préfère laisser là le sujet.

Hiroshima est elle aussi une ville dans l’estuaire d’un fleuve dont le delta divise la ville en plusieurs îles, d’où son nom (Hiro = large, shima=île). Un peu plus loin sur la côte, se profile Miyajima, qui possède le monument dont l’image est la plus répandue au Japon : la porte (torii) en pleine mer. Accessible à marée basse, nous en profitons pour nous en rapprocher et sauter un peu partout ! Ce soir nous dormirons sur le camping déserté de l’île (il fait un sacré froid). En regardant passer les nombreux daims, nous nous remémorons tous les instants de ces deux derniers mois avec un sourire ravi. Le seul bémol pourrait être que nous n’avons pas pu voir de tanuki (version japonaise du raton laveur, souvent utilisé dans les contes japonais, les tanuki seraient pourvus de nombreux pouvoir dont celui de se changer en humain, sans parler de leur paire de roubignoles). Encore un signe du destin (je vous raconterai également volontiers celui du bracelet) puisque ce n’est pas moins de cinq minutes après avoir soulevé la question que le faisceau de la lampe torche se pose sur un beau tanuki bien grassouillet !


La suite ? Miléna se fait braquet le petit déjeuner par les daims, le superbe pont à 5 arches d’Iwakuni, retour à Osaka chez Yasuyuki, puis la longue route jusqu’à Tokyo où nous retrouverons tous nos amis afin de faire la fête comme il se doit avant de remettre le cap sur la France le 13 décembre au matin !


Nihon Mawaru (Le tour du Japon) en quelques chiffres :

  • 7500km de stop
  • 77 chauffeurs (merci en particulier à Akie, Tetsushi, Yumi, Takagi, Mio, Takayama, Takashi, Kopechan, Yuuji, Nori, Kaoru, Eto, Yuuki, Yuuko, Yoshiko, Ishizawa, Aki, Sayoko et Hirose)
  • 65 jours de voyages
  • 16 nuits dehors
  • 14 nuits d’hôtel
  • 34 nuits chez nos hôtes (merci Becky, Franck, Aï-chan, Chikashi-kun, Aya-chan, Osamu, Jun, Lucile, Zach, Yasuyuki, Steeve, Derrick, Naoko, Yuuko, Yoshiko, Herbling)
  • Je ne sais plus combien de temples…
  • 6 châteaux
  • 170 onigiri (un peu inventé celui-là, mais on ne doit pas être loin de la vérité)…
  • Budget 330.000 yen (soit l’équivalent de 1900 euro au début de notre voyage, mais égal à 2800 à la fin, vive la crise)
  • 10km à pied par jour en moyenne

On me demande souvent comment nous faisons pour faire de si longs voyages. Je dirais qu’il faut avant tout sourire. Ensuite ne pas avoir peur d’avoir de temps à autre un peu faim ou un peu froid. Une bonne condition physique. Une grosse soif d’aventure et une curiosité sans borne. Un peu d’argent de côté. Contrairement à ce que l’on pense trop souvent… l’argent ne limite pas les déplacements… l’esprit par contre peu infliger de grande limite, par peur de manque…

On a très hâte de vous revoir prochainement.

vendredi 28 novembre 2008

Japon 60

Je retourne m'asseoir et passe le relai du pouce a Milena. Le temps de se tourner face aux voitures que la premiere s'arrete. Deux dames de la cinquantaine en descendent et ouvrent le coffre pour nous accueillir, sans meme prendre la peine de nous demander notre destination. La premiere question sera : "vous dormez ou ce soir ?", suivit directement de "vous pourriez dormir a la maison par exemple !"... il est 11h30
Nous avions prevu de nous arreter a Nagasaki (beaucoup plus au nord), mais ce genre de proposition ne se refusant pas, nous laissons tomber nos plans et entrons dans la voiture le sourire aux levres. Le soleil est haut, la journee prometteuse. Le temps de passer a un petit pavillon a 1 etage pour y laisser nos sacs et l'une des deux soeurs faire le menage, nous repartons aussitot vers la montagne et les onsen. Au lac, les cygnes et canards sauvages se bataillent la proximite des visiteurs. Le vent n'est ni trop fort, ni absent, juste ce qu'il faut pour noter sa presence. Nous faisons le tour pour admirer le paysage sous tous les angles avant d'aller nous rechauffer dans les bains chauds.
Sur le chemin du retour, nous nous arreterons faire des courses pour le repas du soir. Poissons, legumes... Depuis 16h Milena passera son temps a la cuisine afin d'apprendre a preparer en compagnie de Yuuko (notre hote) les sashimi, tempura, et autres mets delicieux... quand je tiendrais compagnie a Oto-san (papa) le mari, pas tres causeur mais franc sourieur. Le repas se deroulera dans une abondance de nourriture presque aussi imposante et delicieuse que tumultueux ! Leur chien labrador de 1 an bondit a qui mieux-mieux pour s'attirer la faveur d'un regard et, qui sait, recuperer un sashimi !
A 19h30 les invites arrivent. La maison fait aussi office, dans le deuxieme salon, de hall de repetition a la chorale du village. Bien-sur nous sommes convies a nous y joindre (c'etait peut-etre la tout l'interet de notre presence) et apres quelques rires finiront meme par prendre part aux chants. Apres une heure, le piano cesse et tout le monde se regroupe autour de la table centrale en deballant gateaux, douceurs et confiseries tout en nous harcelant de questions. Pourquoi ? Depuis quand ? De ou a ou ?...
Quand tout le monde est parti, Yuuko et sa soeur Yoshiko decident ensemble de nous offrir l'un des kimono familial. Et la parade commence, Milena se retrouve comme une poupee entre leurs mains alors que des armoires debordantes de papier de soie sont ouvertes et etalees au sol, au milieu de nos exclamations ! Du fil d'or, de la soie de chine, du blanc sublime... Pendant que je reste ebahi au fond de mon canape, Milena me presse de prendre plus de photos, de fixer plus d'image...
Quand, apres un petit dejeune, nourrit de poissons volant, nous reprenons la route plusieurs heures dans la voiture d'Oto-san, et que nous nous retrouvons 150km plus loin en train de tendre le pouce sur le bord de la route; nous nous regardons et nous demandons ce qui a bien pu se passer entre ces deux pouces tendus au dessus de l'asphalte. Ce recit est celui qui nous a semble le plus probable !

jeudi 27 novembre 2008

Japan - Catching Up

Hello everybody ! It's been ages since we sent you an email and we really apologies for our great laziness. For some of you, it's been years since our last mail exchange...

Last year October, Milena and I arrived in Japan for a year of studies of that complicated language. We finished our courses last September and started a trip around japan. October has seen us going from Tokyo to Hokkaido and back. Since early November we started the south bound trip part to Kyushu. Hitchhiking everyday, and pitching up our tent around 5pm every night when the sky is already dark, we changed completely our life style to get closer to the sun's rhythm.

Hokkaido was beautiful but cold, even in October. We had to cancel the 5 days trek we wanted to hike because snow already reached 2 meters at some spots. We got to the northernmost place in Japan called Soya Cape, where the sky is so blue, you think your looking a windows' wallpaper ! And over there, in the close distance, the Russia islands, inviting you to come with the first ferry leaving... but we didn't go (visa are a headache, and the ferry is kind of expensive). On our way back to Honshu and Tokyo, we stopped and met some Japanese friends who took us to some beautiful onsen areas !

2 weeks ago, we left again Tokyo, to first reach Izu peninsula, where you can find beautiful white sand's beaches. After a very uncomfortable night on the sand, we started to go up towards the mountains, to mount Fuji. Reflecting its image in the several lakes around we had a very good and cold time, spending hours to catch the few glimpse of rays from the sun reading books or listening to music on the shore.

We finally got back to the cold in Matsumoto and Takayama, where the valleys are beautifully colored with red and yellow leaves, and where the rivers are more green than blue. In Osaka, we got back under a proper roof in some fellows couchsurfers' home ! Osaka is one, if not the, craziest city in Japan. Almost never sleeping, you can have a drink at any hours of the day or night. The river splitting the night bar's neighborhood is glimmering with the fluorescent lights of hundreds of ads hung on the buildings around.

In Shikoku, the countryside is stronger and you can loose yourself in some quite wild places (scarce in Japan), Iya valley being the best example of all. We are now at Matsuyama, heading to Kyushu, the last of the four main islands of Japan we want to visit.


We are planning to get back to France in mid December. We won't stop to travel, but we'll take a short break. We are quite eager to see you again! Give us some news!!!
You can watch our pics and videos at our website !!! Please take a look ;)

http://www.broceliandebd.com/

lundi 24 novembre 2008

Japon 59

Notre arrivee a Kyushu fut accompagnee d'un froid glacial. Au depart de Matsuyama, nous avons du marcher environ deux heures sur la nationale pour qu'une voiture s'arrete enfin. Dans leur chouette 4x4, Nori et Kaoru nous accompagneront jusqu'au ferry, a peine le temps de manger quelques takoyaki le long de la route et les liens sont fixes. La pluie tombe a flot et le soleil ne montre le bout de son nez qu'au moment de sortir de la voiture... encore une fois nous passons entre les gouttes.





A Beppu (Kyushu), le froid est glacial mais nous sommes tout de meme decides a planter la tente dans l'enorme parc que l'on nous a indique derriere la gare. Une fois dans le parc il suffit d'un regard pour savoir que cela ne sera pas possible, car tout y eclaire comme en plein jour, nous continuons donc de marcher, notre determination entame par le froid et la fatigue. Nous tomberons finalement sur un love hotel pas trop cher et CHAUD. Nous nous retrouvons donc dans une chambre Winnie l'Ourson et je vous assure que ca n'aide pas a assurer !



La journee suivante nous visiterons les Jigoku (etangs de l'enfer) qui sont des etangs en ebullition ou fumant de differentes couleurs, le plus impressionnant etant Chi-no-Ike (L'etang sanguinollant) d'un rouge vif. Nous aurions pu passer plus de temps a Beppu mais notre long sejour a Matsuyama nous ayant engourdi un peu nous voulons reprendre un peu de poil de la bete en nous remettant rapidement sur la route.



Deux jeunes filles (dont nous ne saurons jamais le nom) etudiantes en golf (ce n'est pas une blague) nous accompagnerons jusqu'a notre destination a Aso. Aso est une formation de plusieurs volcan dont les 5 principaux sont Neko-dake, Taka-dake, Naka-dake, Kishima-dake et Eboshi-dake. Ces 5 pics se situent au centre exact d'une caldeira de 18km sur 25... absolument epoustouflante surtout quand le couche du soleil illumine de rose la barriere de montagne autour.



Nous passerons la nuit dans un petit village de Onsen a environ 6km de la. Le froid se fait glacial apres que le soleil ait disparu et nous trouvons un chouette petit hotel de motard qui nous accueillera chaleureusement. Dans la salle commune, tout le monde allonge ses jambes sous le kotatsu bouillant et mange un repas calorifique !



Au matin, nous re-tendons le pouce direction le sommet de Naka-dake, le volcan le plus actif. A notre arrivee, les nuages recouvrent completement le cratere et seules les odeurs de soufre epouvantable laissent sous-entendre l'activite de la montagne. Les japonais, plutot craintifs, bloquent plusieurs passages de peur que quelqu'un tombe ou ne se sente mal du aux emanations de gaz... mais c'est dans les coins innaccessibles que le ciel est clair et que je voudrais aller... ni une ni deux, je me faufile et part en courant aller inspecter ca de plus pres... le spectacle est ahurissant !



Environ 45 ans, clope au bec, casquette en arriere pour cacher sa calvitie, au volant d'une voiture qui semble avoir fait la guerre, Eto-san nous attrape sur le chemin et nous aid a avaler les 40 km qui nous separe de Kumamoto. Il y a 25 ans, cet ouvrier des chemins de fer scandalisait les siens en tant que bosozoku. A l'epoque, il faisait le fier sur sa moto en tournant en petarade d'enfer autour des parcs de Kumamoto. Il me raconte cela en se marrant et en decouvrant plus de dents jaunis qu'il n'en faudrait et des rides que seul le sourire sait placer au coin des yeux ! Il nous parle du danger que sont devenus les nouveaux bosozoku, contrairement a lui et ses camarades de l'epoque. Bien qu'il se soit fait arreter une fois, ce fut pour avoir piquer des stickers Coca-Cola colles sur les distributeurs automatiques tout autour du Japon et non pour avoir detrousse une grand-mere ! Pour ceux qui connaitrons, nous venons de rencontrer la version de Onizuka a 45 ans... Maintenant addict au pachinko, il evoque le bon vieux temps avec un brin de nostalgie. A Kumamoto, nous ferons le tour de la ville ensemble avant de nous laisser devant la gare ou a mon insu, il glissera a Milena un ou deux billets pour la suite de notre voyage !
De combien de ce genre d'ame la terre regorge-t-elle ? Chaque geste est un apport d'amour et de piete supplementaire. Ma croyance en l'Homme est depuis longtemps faite, mais je vois le visage de Milena s'illuminer un peu plus chaque jour...

On tend le pouce direction Kagoshima.



C'est un peu un challenge que de faire 200km en partant a 15h (sachant que la nuit noire est la 17h), mais nous tentons le tout pour le tout ! Ce sera en tout 5 personnes qui nous aideront, Yuuki, l'homme de l'izakaya; le papi a l'accent impossible; Hirohumi; le jeune au cafe; et l'homme solution ultime ! Ultime car nous devions nous presenter avant 23h a notre hotel et c'est grace a lui que nous aurons reussi (meme si cela consistait a faire les derniers kilometres en train).



Kagoshima c'est beau, mais c'est surtout le depart du ferry qui nous fera traverser le bras de mer qui nous separe de Sakurajima, le volcan que l'on voit derriere Milena. Il y a quelques annees, ce volcan etait une ile dans la baie, mais une violente eruption l'a transforme en presqu'ile, rattachee a l'ile de Kyushu par l'est. Sakurajima renferme un vrai petit tresor, un onsen konyoku (onsen mixte)... il suffit de voir pour comprendre.









Notre but a present est de nous rendre chez Derrick et sa femme dans un premier temps (couchsurfeur), puis d'atteindre notre destination finale : Le cap Sata, point le plus au sud des 4 iles principales du Japon.

Sur la route vers Nejime, deux droles d'instituteurs nous ferons faire du tourisme le long d'une cote splendide alors que paresseusement le soleil se couche !





Des le premier instant, nous nous sentons bien aux cotes de Derrick, Naoko et leur deux enfants Zen et Luca. Nous sommes recus comme des membres de la famille. Nous dinons ensemble et nous etonnons du nombre d'envies et d'idees que nous avons en commun...





Le lendemain, nous irons ensemble visiter une cascade puis faire les 20km qui nous separent du cap Sata. Nous y voici enfin, presque 2 mois apres avoir atteint le Cap Soya au nord d'Hokkaido environ 3500km plus au nord. Trois petits bonds et puis s'en vont...



Le temps d'aller religieusement se plonger le visage dans l'eau et voici que sans nous en apercevoir nous sommes sur le retour... nous avons atteint notre but... mais sincerement, le voyage n'a rien a voir avec un point que l'on vise... c'est la route qui nous y a emmene qui fait la beaute du paysage que nous avons devant les yeux !



Il est neanmoins temps pour nous de quitter nos nouveaux amis et de reprendre la route dans le sens oppose, le nord. Le temps de dire au revoir et nous revoila parti direction cette fois Nagazaki puis Hiroshima, deux pieces maitresses pour finir ce fabuleux voyage !

mardi 18 novembre 2008

Japon 58



Nous repartons au petit matin d'Osaka et n'atteignons Okayama qu'en debut de soirée... au moment où la rosée commence a se déposer sur nos vestes. Nous souhaitons nous rendre à l'île de Nao (Naoshima) pour y passer la nuit. Cette île fait partie du petit archipel d'environ trois milles îles et îlots contenu dans la mer intérieur encerclée de Shikoku, Honshu et Kyushu. C'est aussi un formidable projet architectural futuriste, mais vu le tarif des musées et autres curiosités nous nous serons contenté d'une simple nuit sur la plage.



Le lendemain (à nouveau dans le ferry), nous mettons cap sur Takayama, et faisons nos premiers pas sur l'île de Shikoku. Ce que je souhaite par-dessus tout c'est d'aller voir la vallée d'Iya, normalement au maximum de ses couleurs automnales. Le stop se fait difficile sur la grande nationale s'éloignant de la ville, jusqu'à ce que deux jeunes filles nous fassent signe sur le trottoir en face. L'une d'entre elles est née dans cette vallée complètement inaccessible et décide de nous y amener, sans quoi, selon elle, nous mettrions plusieurs jours en stop pour trouver des voitures allant dans cette direction. Du coup nous nous retrouvons très rapidement au coeur de la vallée, alors que nous avions prévu deux jours pour nous y rendre.



Prenant plusieurs heures pour ne rien regretter, nous ne repartons qu'en fin d'après midi et nous faisons rattrapper par la nuit en rase campagne. Un homme s'inquiétant de nous voir évoluer si loin des routes connues nous reconduira gentiment à la première ville. Aucun moyen de se rendre à Matsuyama dans la même soirée, du coup nous déciderons de passer là la nuit. Mais, encore une fois, en ville... difficile de planter la tente, mais heureusement plusieurs montagnes surplombent et nous décidons de nous écarter un peu pour dormir, au calme...



La nuit fût fantastiquement calme et baigné de la lumière d'une lune bien ronde. Au petit matin, dur dur de ressortir de cette ville industrielle de Kanawoe, mais un camion (notre premier) nous prendra finalement, pour nous déposer à un convini, quelques kilomètres plus loin. Là, alors que je prends le soleil dehors pendant que Mimi fait des amplettes, un japonais m'approche et me demande si je faisais du stop. Je dis que oui et que nous allons vers Matsuyama. Malheureusement il va dans le sens inverse ! Zannen ! Finalement, quand Milena ressort, je lui explique qu'on vient de manquer un transport facile ! On se harnache de nos sacs et reprenons la route. Le japonais qui venait de m'aborder nous rattrape et me dit que c'est bon ! il nous amène ! Demain c'est son jour de congé, donc... On repart ensemble direction Matsuyama. Sur le chemin, dégustation des kaki de Shikoku (de la taille de melon) et visite du chateau de Matsuyama. Il attend avec nous la venue de Steeve et repart finalement 5 heures après nous avoir ramassé !



Je retrouve Steeve, pareil à lui-même. Notre première et seule rencontre remonte à il y a 4 ans et demi pendant le salon de la Japan Expo au CNIT de Paris. Nos réguliers échanges sur le net ou par téléphone, nous ont fait nous retrouver tels de vieux amis ! Depuis, nous avons fait quelques petites soirées à Matsuyama, ville accueillant l'un des plus vieux Onsen du Japon (celui-ci aurait servi d'exemple au graphisme des bains dans Chihiro), et une rare concentration de bars et clubs. Soirées obligeant, nous nous levons tard ces derniers jours. Mais notre séjour, dans cette jolie ville touchant à sa fin, nous prendrons demain le ferry direction Kyushu.



Toutes les photos depuis notre nouveau départ de Tokyo sont en ligne à présent !

Photos : Sum Up South Trip

jeudi 13 novembre 2008

Japon 57

Nous aurons finalement arpente les rues afin de trouver refuges, mais sans succes... apres quelques heures de recherche nous deciderons de prendre refuge dans un family restaurant ou nous passerons la nuit face a nos Coca. C'etait il y a 8 jours.

Apres la visite du splendide Matsumoto-jo (Chateau de Matsumoto), nous reprenons la route vers Takayama. Le train doit faire un detour vers le sud, afin d'eviter les hautes montagnes qui se dressent entre les deux villes, et prend 7 heures pour les relier, alors que les voitures passant par la Nationale 158 font le trajet en 1 heure et demie. Nous commencons donc en tendant le pouce le long d'une route ou le trottoir a du etre oublie par le genie civile. Un peu plus loin deux jeunes nous font signe de monter dans leur voiture encore en stationnement. Ambiance hip-hop dans la voiture, le trajet dure trop peu pour que nous echangions vraiment quelques idees, a peine le temps de faire des presentations convenables. Ensuite nous montons dans la petite voiture d'un vieux couple. Je ne suis pas sur qu'ils voulaient vraiment s'arreter, mais ayant ralenti la voiture pour nous regarder, j'ai rapidement avance vers eux... la politesse aidant je pense qu'ils se sont arretes car l'amorce avait etait faite. Quoiqu'il en soit, nous les avons fait beaucoup rire avec notre japonais et c'est tant mieux. Suivi le papi qui semblait fait de roseaux, et le femme et sa maman qui nous ferons terminer le trajet jusqu'a Takayama. Mais le plus important ici, c'est le paysage. Le soleil compte ses rayons comme s'ils etaient de precieux tresors et ne laisse passer que ceux qui nous raviront. La route s'etend le long d'un gorge haute en couleurs. Le rouge, orange des arbres sur les pentes abruptes rivalisent face au vert emeraude de la riviere en contre-bas... nos yeux colles contre les vitres, nous implorons des arrets intempestifs afin d'aller humer et fixer sur support digital les merveilles qui nous entourent.

J'ai oublie de preciser quelques chose d'important dans un voyage que l'on effectue au Japon. La nourriture. La plupart des japonais voyage en fonction de leur unique hobby. Certains aiment le camping et se rendront dans les camps les plus reputes, d'autres aiment la ceramique et feront tous les musees possibles a travers le pays... mais tous ! tous aiment deguster les specialites locale. La television japonaise rivalise face a toutes les tele du monde en nombre de programme culinaire sur leur propre pays. Le Japon s'est uniquement du riz, du poisson, des fruits de mer et des nouilles ? Peut-etre, mais vous seriez surpris de la diversite de ceux-ci. Chaque region a sa specialite. Chaque petite ville ou meme village, son truc pour le differencier des autres. A Takayama ou nous sommes arrives, quelques personnes nous avait recommande de gouter le boeuf. Au Japon, surtout le boeuf de Kobe est connu, pourtant ce n'est pas la meilleur, certains meme le classe quatrieme, derriere entre autre celui de Yonezawa que nous avions pu gouter chez Ai-chan a Yamagata. C'est donc malgre le prix un peu eleve que nous goutons une brochette de boeuf de Takayama au marche du matin. Comment decrire quelque chose de semblable ? Les 4 morceaux de viande partages entre nous deux nous ont religieusement fait chanter quelques sutras a un dieu shintoiste presume de la delectation... un vrai bonheur ! Takayama est une ville encastrees dans les montagnes et a l'acces plutot difficile, cependant une foule de touristes decouvert au petit matin se bouscule dans la rue du marche ou les produits locaux se vendent par centaines. Les echoppes sont basses et toutes ferment autour de 20h. La ville se transforme en une tache sombre ou les quelques lumieres de la rue eclairent encore les facades en bois ou de joyeux tanuki sont dessines tenant des jarres de sake ou quelques fruits. L'impression forte de se retrouver quelques siecles en arriere laisse songeur.

Nous aurions volontiers passe un peu plus de temps dans cette magnifique ville, mais nous souhaitions aussi avancer vers notre prochaine destination, celle qui devra nous accueillir une semaine, au moyen d'amis couchsurfeurs. Lucile, qui nous avait recu chez elle a Tokyo, vient nous rejoindre pour son week end a Osaka.

Osaka, c'est un peu un Tokyo en plus condense... que ce soit dans l'espace aussi bien que dans l'atmosphere ; les gens sont plus bruyants, plus ouverts, plus proche de notre maniere d'etre. Nous atterrissons a Shinsaibashi pour notre premier Couch chez Zach, un americain qui vit au Japon depuis 4 ans deja. Le courant passe tout de suite, et il nous laisse les cles de sont appartement, invitant meme notre amie Lucile a passer la nuit du samedi chez lui... liberte totale ! Nous visitons l'exterieur du chateau d'Osaka (l'interieur est maintenant reammenage d'un ascenseur et de beaucoup trop d'ecran plasma a notre gout), et l'aquarium. L'aquarium, parmi les splendeurs qui s'y trouvent, accueille deux requins-baleine (entre 5 et 6 metres de long) dans un bassin d'environ 6000m3, le spectacle est a couper le souffle... nous y sommes d'ailleurs reste 4 heures (un poil trop long au gout de Milena). Le sky building d'Umeda, de la forme de la Grande Arche de la Defense, offre un panorama nocturne majestueux du haut de ses 175m... Osaka c'est aussi ses hotes et hotesses qui travaillent sans repis nuit et jour a donner du plaisir a leur accompagnant et les neons fluorescents du quartier de Dotombori, se refletant dans la riviere maintenant amenagee du meme nom.

Apres le depart de Lucile, nous changeons d'hote et nous rendons un peu plus pres du port chez Yasuyuki, un nouvel ami qui de la meme simplicite que Zach nous offrira son toit et les cles de chez lui afin que nous soyons libre de nos allees et venues. Son anglais parfait, nous font profiter de conversations plus profondes que celle dont nous sommes capables en japonais. Nous mangeons ensemble, ramen et okonomiyaki (les deux specialites d'osaka), et la encore, choc culinaire... Merci a l'univers ! Depuis chez Yas, nous decidons de retourner a Kyoto pour une journee afin de completer notre visite de l'annee derniere et donc de nous rendre au Pavillon d'Or mais aussi au Jardin Zen que mon cousin Nicolas m'avait tant enjoint a visiter. Sous un ciel plombee, donnant ca et la quelques rayons timides, nous visitons lentement ces deux patrimoines mondiales de l'humanite. Rien a dire veritablement, meme les photos ne rendrons pas l'impact que peuvent avoir de pareils endroits... une seule chose a faire, s'y rendre et constater par soi-meme.

Finalement hier, nous nous sommes rendu a Himeji, a l'ouest d'Osaka, ou le plus grand des chateau du Japon (cloturant aussi nos visites de chateaux) se dresse majestueusement, sous un soleil de plomb et un ciel limpide. Le parc est immense et nous coulerons une fois de plus de longues heures a ne rien faire.

Nous avons le sentiment puissant que notre sejour au Japon arrive rapidement a sa fin, et essayons d'en sucer toute la moelle avant de devoir repartir... il nous reste cependant un mois entier a savourer et a vous faire partager. Notre objectif maintenant est Shikoku , sa vallee d'Iya, l'un des trois tresors caches du Japon, et Matsuyama ou je retrouverai, apres bien des annees, Steeve, mieux connu dans le monde du fansub et des AMV sous le nom d'Hito.

Je n'ai toujours pas de possibilite pour vous faire partager nos photos pour le moment... je pense que cela sera possible chez Steeve.

Une rencontre exceptionnelle par jour !

mercredi 5 novembre 2008

Japon 56

Apres une bonne semaine de repos chez notre amie Lucile a Tokyo, nous avons repris la route vers la peninsule d'Izu connue pour ses plages de sable blanc (rares au Japon). Pres de Shimoda, une plage qui porte le nom de Shirahama (plage blanche... c'est pas l'imagination qui regne) nous apporte une brise de bonheur apres un mois de voyage au nord de l'ile. L'eau est encore bonne malgre le fait que nous soyons deja au mois de novembre. Les surfeurs attendent avec impatience la vague sur une mer d'huile, et nous, les yeux plantes sur l'horizon, le sac encore sur le dos, nous goutons au bonheur d'etre la. Apres que la nuit soit tombee, nous plantons la tente dans une crique decouverte auparavant et d'ou nous ecouterons danser les vagues toutes la nuit vu que le sommeil ne viendra pas. A l'aube, le sac deja packe nous nous remettons a regarder l'horizon en devorant notre petit dejeuner... sur la plage quelques dormeurs saouls de la veille sont encastres les uns dans les autres pour se tenir chaud... plusieurs bouteilles de sake temoignant de leur nuit precedente.
Nous serons pris en stop afin de remonter vers Shuzen-ji (au centre de la peninsule) par un couple de chasseurs, eux aussi en vacances ! Nous serons toujours emerveilles par la beaute des paysages japonais, tout autant que par la faculte de ce peuple a l'enlaidir par tous les moyens... Au beau milieu de la montagne, alors que nous nous delections les yeux, la route monte en spiral, se detachant de la montagne pour monter dans le vide... comme deux etages au-dessus. On dirait le genre de colimasson que l'on voit dans les garages a voitures d'enfant... une veritable horreur sortie de nul part, permettant a la route de reprendre son train quelques trente metres plus haut ! A Shuzen-ji, la premiere impression desagreable laisse rapidement place au ravissement d'un joli petit village, a mesure que nous avancons. Au centre, un vieux onsen en plein air ou il y a tres peu de temps encore (lonely planet 2005) les gens se baignaient nus et ou les touristes qui s'y essayaient, devenaient de veritables attractions ! Mais aujourd'hui, les gens n'y baignent que leurs pieds... et vu la temperature de l'eau, on se demande comment quelqu'un a jamais pu s'y rendre jusqu'a la taille...
Fuji ! Nous n'avons jamais vraiment voulu en faire l'ascension, malgre le symbole, pour plusieurs raisons : la saison ouverte ne dure que 2 mois (en plein ete), c'est une veritable queue leu leu de se rendre a son sommet, et tout le long, roquailles roquailles roquailles... mais bien plus important, d'en haut du mont Fuji, on voit de tout... sauf le mont Fuji... et le plus grand interet de celui-ci est bien c'est de l'admirer... Alors depuis Shuzen-ji nous voila reparti, et pile au bon moment pour croiser la route de Shinnosuke... Cette rencontre devait etre le destin puisque Shinnosuke c'est aussi le prenom de Crayon Shin-Chan... le heros de mon dessin anime prefere ! Shin-san nous prendra en affection et finira par nous amener jusqu'a Hakone ou nous visiterons ensemble le pourtour du lac, avant de nous laisser a regret planter la tente... il nous aurait presque accompagne dans la suite de notre voyage. Le bateau pirate, cheap, certes, mais pirate quand meme, est dans notre ligne de mire avec derriere lui un Fuji Yama fantome dans le crepuscule. Nous dinerons sur deux sieges trouves la, face au lac, avant de nous effondrer dans nos sacs de couchage.
Hier, apres un gentil otaku et un couple de septagenaires poetes qui nous offrirons une petite viree en voiture, nous nous retrouverons face au parc d'attraction Fuji Q Highland... que j'avais tant envie de faire... mais les finances ne le permettant pas, nous prenons la route direction Kawaguchi-ko, le lac le plus important dans lequel le Fuji se reflete quand il ne se fait pas timide. Nous y trouvons un immense resort... sur tout le pourtour du lac... que des hotels... le seul camping est ferme, et nous prendrons la resolution de nous soucier du probleme quand nous aurons sommeil. Un peu plus loin, une petite fete, dans laquelle se vendent des mets chauds, bat son plein et nous nous y reposons et restaurons alors que les japonais curieux viennent nous questionner et meme nous offrir des fruits (avions nous l'air si pouilleux?). Encore une fois, face au lac dans un parc ombrage, nous planterons notre tente, et savourerons un repos de guerrier. Au petite matin, C'est le fuji, sans sa calote qui nous saluera d'un oeil bien veillant. Quel plaisir que de laisser couler les heures matinales au gre des pages d'un bon livre face a un tel spectacle.
Aujourd'hui nous avons atteint Matsumoto dans le departement de Nagano. La ville est agreable et sert d'ecrin a l'un des quatre plus beaux chateaux du Japon. Nous le visiterons demain, car a l'heure de notre arrivee, (16h30) tout ferme deja... 21h41 sonne a la pendule et nous reprenons nos sacs a la recherche d'un endroit ou passer la nuit (en ville ce n'est jamais facile).
Je mettrai plus tard en ligne les photos de ces derniers jours. On garde bien en tete notre petite devise, une rencontre exceptionnelle par jour, tout en n'oubliant pas de remercier l'univers pour toutes les doses de bonheur qu'il nous fournit !

dimanche 26 octobre 2008

Japon 55


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Retrouver pour la troisième fois Osamu et Jun... Revoir l'endroit où il m'a ramassé en stop et revoir chez lui, dont les bribes de souvenirs sont enfumés d'une lointaine ivresse. Nous partons ensemble pour deux jours en direction de Yonezawa (dont la viande de boeuf est si fameuse) où ils nous emmènent dans un Onsen apparemment connu des habitants du coin pour être un petit coin de paradis encore méconnu du grand public. Pourquoi est-ce qu'un tel endroit serait-il inconnu ? Eh bien, simplement car il se trouve à un peu plus d'une heure d'une route de montagne à moitié impraticable et qu'aucun transport en commun ne s'y rend. De plus, une fois arrivé sur place il faut descendre à pied un chemin d'environ une demi-heure (le plus dur étant la remontée). Le ryokan ferme la semaine prochaine car la neige commencera à recouvrir le tout, en rendant l'accès impossible.



Après avoir traversé le pont de corde passant au-dessus de la rivière nous découvrons la vieille bâtisse, le long de laquelle serpente une rivière et des bains fumants où, culs nus, les japonais prennent plaisir à regarder rougeoyer les feuilles des Momiji (érable japonais qui rougeoie tant à l'automne). Momiji, s'écrit en japonais avec les mêmes kanjis que kōyō, qui est un mot qui sert à définir le rougeoiement des feuilles à l'automne...



Immergé dans l'eau bouillante, le bain réservé pour notre couple, nous écoutons le bruit des chutes d'eau alors que le crépuscule envahit rapidement la vallée. Le soir, autour d'un repas somptueux, la table de sexagénaires d'à côté trop piqués de curiosité de voir deux étrangers dans ce coin perdu, finissent par lier conversation en remplissant nos verres de saké et autres breuvages ramenés de Turquie...



Le lendemain après une remontée un peu éprouvante pour Jun, nous réattaquons la route direction Ōuchi-juku.

Ōuchi-juku était un lieu de passage qui proposait aux voyageurs : boutiques, restaurants et auberges. De nombreux bâtiments ont été conservés tels qu'ils étaient avant la restauration Meiji, et la zone a été déclarée site de préservation architecturale. [source]

Les touristes sont nombreux, et tout le monde vient y manger des soba en utilisant à la place des baguettes : un poireau !



À la fin de la visite, au lieu de nous trouver un camping et de retourner à Yamagata comme prévu, Osamu décide que nous n'en avons pas assez fait et décide de pousser un jour de plus et d'aller jusqu'à Nikko pour profiter ensemble de l'Edo Mura... nom qui ne nous évoque rien. Malheureusement quand nous arrivons le lendemain, mercredi, c'est le jour de fermeture du parc. Après des "au revoir" attristés Osamu et Jun repartirons vers Yamagata à 21h, nous laissant à Nikko où nous attendrons l'ouverture du site le lendemain.

lien photos en relation

Edo Mura est un parc de 45.000m² où les bâtiments, l'environnement, les habitants, les odeurs vous plongent 400 ans en arrière. La journée est ponctuée de spectacles traditionnels et de démonstrations d'arts martiaux pratiqués pendant l'époque Edo. Les gens sont tous costumés et l'air lourd de pluie qui nous entoure donne une vraie magie à l'endroit. Bien loin des décors de parc, nous nous retrouvons face à des bâtiments qui ont vécu et qui nous racontent des bouts d'histoire que nous écoutons passionnés.

Alors que nous nous asseyons pour voir un spectacle, tout le monde par terre sur la moquette rouge, le comédien se lève et commence à déambuler en recherche d'une proie qu'il finit par trouver orné d'une barbe et d'un t-shirt rouge ! Sans vraiment savoir pourquoi et comment, je me retrouve sur scène à essayer de comprendre le langage haut perché du bonhomme et de me débrouiller dans la langue de Matsuo Bashō, pour répondre à ses questions. Il en résulte qu'après avoir bien sué je vais pour descendre de scène, mais celui-ci me rattrape et m'emmène en coulisse. Peu de temps après me voilà transformé et rentrant sur scène dans le rôle du riche marchant (qui ne comprend pas bien ce qui lui arrive) dans un quartier des sorties. Je vous laisse apprécier en vidéo le résultat !


Après une journée parfaite et un bon repos nous prenons le chemin de Tokyo, d'où je vous écris. Une amie nous reçoit gentiment chez elle, le temps d'un peu de repos, de mettre de l'ordre dans nos affaires éparses et de faire la fête d'Halloween vendredi prochain tous ensemble !

J'ai pu aussi faire un résumé de l'étape Nord de notre voyage en vidéo.


Nihon no Kita
envoyé par Nihon Mawaru 08

Le site a été un peu revu en ajoutant l'onglet vidéo qui vous donnera accès aux vidéos présentées ci-dessus plus celle où je me présente au théâtre. Aussi, toutes les photos de notre voyage ont été mises en ligne, pour les plus curieux (voir dossier de 1 à 11... pour le moment) ! Pour les autres qui ont moins de temps, vous aurez toujours accès à : Au jour le jour, Sum up : Au fil du voyage, et Jumping in Japan qui résument notre périple. Merci de nous suivre, on vous embrasse bien fort !

http://www.broceliandebd.com/

lundi 20 octobre 2008

Japon 54

Voici 4 jours que nous coulons des journées douces auprès de nos amis de Yamagata. Après Akita, nous avons pris la route direction Hiroizumi, une petite merveille de village, le genre d'endroit ou quand on arrive, on va toucher les murs pour s'apercevoir si oui ou non nous sommes dans un décor en carton pâte, ou dans un patrimoine de l'humanité. Hiraizumi a bien été nomme patrimoine mondiale de l'humanité par l'UNESCO. La ville est minuscule mais pourtant, épargné du temps, nous voilà projeté dans 1400 ans d'histoire avec ces fameux temples de Chuson-ji et de Motsu-ji où des pièces entières sont recouvertes de feuilles d'or et où statue et œuvres d'arts se bousculent le moindre espace vacant. C'est au milieu de ces cèdres centenaires que nous nous promenons... Un peu plus loin au dehors de la ville, et après avoir pris l'air a l'arrière du pick-up d'une gentille anglaise qui habite la ville depuis 25 ans, que nous découvrirons Takkoku no Iwaya, le premier temple depuis celui en or de Kyoto, il y a 4 ans, a littéralement me laisser bouche bée ! Encastré dans la roche et sur des pilotis d'environs 5 mètres, le temple est modeste, mais pourtant s'en dégage une atmosphère puissante et enivrante ! Juste à côté, un bouddha d'une dizaine de mètres est gravé dans la roche. Depuis 1400 ans que la gravure a été faite, seul reste le visage et l'impression d'éternité de l'ensemble. Malgré tout ça, le village n'est pas très touristique et nous n'y rencontrons que quelques rares visiteurs japonais. Nous trouvons de quoi nous loger dans le camping qui offre pour une somme modeste des bungalows, qui sont en fait des répliques de la maison des sept nains...



À Yamagata, nous avons pu nous rendre à Hirashimizu, entre de belles collines à la forme arrondie, ou des ateliers de poterie propose de fabriquer ses propres bols à la manière de la ville (modèle et non tourné). Nous avons aussi pu faire un imoni-kai (pour les anglophones) avec la classe de Aya (la fille de Aï et Chikashi qui nous reçoivent), où tous les enfants nous prenaient pour des américains et où les parents nous ont laisses la responsabilité des jeux avec grand plaisir ! En rentrant à la maison le soir nous avons été surpris de voir la recette que nous venions de manger, décrite à la télévision. La télé au Japon est quasiment toujours en relation avec la nourriture et le tourisme au Japon et ce soir c'est au tour de Yamagata. Impressionné par la beauté de certains Onsen ou nous n'étions pas encore allé, cela a décidé de notre journée du lendemain.



Encaissé dans une petite vallée fraîche où les arbres se battent les couleurs entre le vert brillant et le rouge cramoisi des volutes de fumée s'élève de la rivière où le Onsen s'est creusé un petit nid douillet. La particularité de ce Onsen c'est qu'en descendant les escaliers qui permettent d'y accéder, tout le monde a une vue d'ensemble sur le bains des hommes qui ne font pas pour autant preuve de pudeur !



Quelques minutes plus tard je me sépare de Aï, Aya et Milena qui s'en font pour le bain des femmes alors que je me rends du côté des hommes. Après m'être shampouiné, et lavé je sors de la salle pour me rendre vers les rotenburo (onsen en plein air). À droite les trois cuves remplies d'eau sont libres et permettent chacune, à un homme, de se plonger dans l'eau bouillante jusqu'au cou. Tout en m'y reposant, je me souviens qu'il y a 4 ans, à cet endroit là des tabourets remplaçaient les vasques. Depuis ce premier voyage au Japon tellement de choses ont changé. Des choses qui à l'époque me semblaient des montagnes à abattre sont devenus aujourd'hui choses courantes, les gestes que je regardais faire les japonais sont devenus ma routine, et je comprends finalement les conversations et les blagues de ceux qui m'entourent. Je prends parfois la parole et échanger mes sentiments. Le voyage est devenu plus simple ! Est-il pour autant devenu moins intéressant ? Je ne sais pas vraiment, mais c'est en tout cas un sentiment très différent que celui qui m'envahissait il y a 4 ans. C'est un peu comme à Barcelone, nous avions ce sentiment fort d'être chez nous ; ce sentiment nous arrive à présent aussi au Japon. Notre temps d'acclimatation parfaite serait d'un an ?

lundi 13 octobre 2008

Japon 53

A notre arrivee a Asahikawa, c'est un bol d'air frais qui nous accueille. On a tendance a parfois se faire des idees preconcues sur des endroits que l'on ne connait pas simplement apres avoir lu quelques passages dans un livre ou parfois meme a la simple consonnance de son nom. Nous nous attendions a arriver dans un univers de beton sans charme, et pris au depourvu nous debarquons dans une ville pleine de charme, aux odeurs des hautes montagnes environnantes. Asahikawa est la ville qui borde le parc national du Daisetsu-zan, le grand massif d'Hokkaido. Les pics jouent des coudes entre 2000 et 2250 metres d'altitudes et proposent une randonnee, version hardcore de 5 jours sans ravitaillement possible. C'est cette rando que nous nous appretons a faire le lendemain de notre arrivee.

Nous nous renseignons, meteo, vivres, routes... et prenons le bus qui nous amenera en un peu plus d'une heure au debut du trek. Dans nos sacs, 10 litres d'eau, des saucisses, du riz precuit, des oeufs durs, des gateaux aux fruits et au chocolat, des galettes de mais, bref la totale pour partir du bon pied. Nous avons laisse derriere nous a l'hotel, tout le materiel non necessaire et qui pesait dans nos sacs afin de nous rendre les plus legers possible.

Arrivant a Asahidake Onsen (le depart du trek), plusieurs choses nous arrivent. Il est deja plus de 13h et la premiere journee devant durer au moins 10h de marche il est evident que nous ne partons pas aujourd'hui, seulement l'auberge de jeunesse est fermee, et qui plus est, les prix indiques dans notre lonely planet indique 2800yen par personne... alors que l'aubergiste nous indique un 7900 yen/p... je vous laisse calculer l'augmentation des tarifs depuis la derniere edition de 2005. Il pleut, mais les gouttes n'enleve rien a notre envie de gravir ces sommets. Ce n'est que lorsque nous demanderons conseil aux gardes du parc que les bras nous en tomberons. Le trek est recouvert de deux metres de neige depuis la veille au soir... impossible d'effectuer ne serait-ce que l'ascension d'un jour vers le sommet du Asahi-san... et nous voila tous les deux plantés la... avec nos beaux espoirs.

Par la suite s'en suivra un peu de blues et aussi notre depart assez rapide de Hokkaido via le ferry reliant Muroran a Aomori. Les ferry au japon ressemble a de grand dojo. Dans une salle commune tout le monde s'allonge sur les tatami. Les familles prennent leur repas ensemble alors que les hommes trinquent a n'en plus finir cannette de biere sur cannette de biere ! Le joyeux cancan stoppe vers minuit quand toutes les lumieres s'eteignent pour le peu de sommeil qu'il reste a prendre avant la fin du voyage.

A Aomori, nous approcherons un couple de voyageur pour leur demander notre chemin, nous souhaitons nous rendre a Hirosaki, l'ancienne prefecture de la region, tres reputees pour ses pommes importées il y a cent ans depuis les Etats-Unis et fournissant la seule reserve de pommes du pays (ceci expliquant peut-etre le prix exhorbitant de ces dernieres), ceux-ci apres maintes hesitations decideront de nous accompagner jusqu'a notre premier objectif. Apres la visite de plusieurs temples et du magnifique chateau, nous voici rendu dans le musée de leur festival Neputa. Les demonstrations de percussions, flutes et shamisens au milieu de ces gigantesques constructions de papier ont un vrai impact !

Le temps est superbe et je me sens encore tres decu de ne pas avoir pu faire la randonnee a travers le Daisetsu-zan. Je propose donc une petite marche de 6h afin de monter la montagne en forme de Fujiyama connu sous le nom de Iwaki-san (Montagne Rocher-Arbre). En pleine forme, nous prenons le top depart a 15h... alors que deja une fine pluie commence a tomber.

15h et pluie, voici deux choses qui aurait du me freiner et remettre au lendemain la balade... mais trop presser d'entamer un peu de vrai montagne, nous voila deja en train de gravir les marche du temple au bas de la montagne. Le trek a un denivelle de 1300 metres et nous devrions trouver un abris a mi-chemin. Assez confiant avec ces informations, je me sens pleinement maitre de la situation. A 16h la route commence a grimper un peu plus et nous sortons de la foret de sequoia. Les pentes legerement paraboliques rendent l'ascension de plus en plus dur au fur et a mesure. A 17h, la nuit tombe rapidement, me rendant inquiet. Mais c'est quand, a 17h30, que la pluie se transforme en veritable averse et que la grele se mele a la partie que le tout se transforme en veritable cauchemard. Nous avancons chacun avec un parapluie au dessus de la tete, mais la vegetation nous gene et nous nous retrouvons trop souvent la tete trempee par des trombes de vent. Au premier eclair, nous rangeons nos parapluies et avancons avec nos capuches tirées. Nous avancons desormais a la lumiere de notre lampe torche et je supplie pour que l'abris arrive vite... mais rien a faire... il se passe plus d'une heure dans ces conditions en forcant une marche rapide. Nos yeux inventent des abris dans chaque ombre biscornue, jusqu'au moment ou finalement il apparaitra... sous la forme d'un grand cube de beton. Un trou dans le sol au centre et une reserve de bois sec nous donnerons envie de nous rechauffer aupres d'un bon feu, mais tout ce que nous reussirons a faire sera de nous enfumer completement et de devoir resortir sous la pluie quelques minutes le temps que la fumee se dissipe. Finalement se sera une nuit bien froide mais au sec que nous passerons.
Le lendemain apres la visite de quelques japonais (tres matinaux), nous reprenons notre ascension jusqu'a un sommet superbe. La vue porte jusqu'a la mer du Japon et sur les champs de pommier de la region. Un petit temple agrippe au sommet recevra les dons des agriculteurs chaque année, permettant a la region de continuer a prosperer. Au sommet nous recontrerons un professeur de biologie et son fils, venu depuis Tokyo pour le week-end. Ils nous proposeront de nous emmener a l'exterieur de la ville afin que le stop soit plus facile. Mais avant tout direction le Onsen.




A present nous voici a Akita, ou nous prenons un peu de repos apres trois nuits dehors. Pour les jours a venir nous nous dirigerons doucement vers Yamagata ou nous retrouverons bientot la famille qui nous a deja accueilli au mois d'aout.


Je ne peux rajouter de photos pour le moment mais essaierai des que j'aurai a nouveau un acces a internet.

mercredi 8 octobre 2008

Japon 52

Depuis la journee pluvieuse a Sapporo nous avons ete gate d'un temps sans reproche a l'exception d'une seule nuit. Le vent balaye la mer du Japon et en longeant les cotes du nord d'Hokkaido et nous rabat les oreilles d'un bourdonnement constant. La vie en plein air fatigue vite et nous tombons le soir comme des souches. le temps a peine de planter notre tente et nous voila endormi a 18h30 par une nuit noire.
Nous avons fait la rencontre de Mio et de son pere Takagi-san, qui dans un melange de l'anglais du pere du francais de la fille et de notre japonais nous ont fait passer de tres bons moments tout en nous avancant de plusieurs kilometres en sortant de la metropole.
Apres l'ouvrier, la fille a la petite voiture de Jack l'epouvantail, l'avocat aux bons onigiris nous finirons par arriver a Wakkanai, derniere ville du nord d'Hokkaido. Nous y prendrons desuite le ferry en partance pour l'ile de Rebun, a deux heures de la. Cette ile d'une trentaine de kilometre de long ressemble a une petite maquette. Toute proprette c'est un petit paradis ambulant. Le camping y est superbe et le stop a un ratio de reussite d'une voiture sur 5. Sur cette ile, ni ours, ni renard, ni daim, ni serpent... une vrai fierte des habitants qui s'y sentent tout a fait en securite.
Le lendemain de notre arrive, apres une bonne marche et la rencontre fortuite avec le seul poney de l'ile, nous serons pris par le pretre shinto-bouddhiste de l'ile. Dans sa superbe subaru il aura decide de nous accompagner pour nous montrer tous les secrets et mysteres de l'ile. Les vues a ne pas manquer, l'histoire de celle-ci... La nuit qui suivra nous essuirons notre premier orage sous la tente... et en sortirons vainqueur par forfait.
De retour a Wakkanai par le premier ferry, nous passons trois heures a attendre la premiere voiture qui nous ferait faire le trajet en direction de Cap Soya, le bout de terre le plus septentrional du Japon. Nakayama, un judoka d'une cinquantaine d'annee s'arrete et nous parle un japonais bafouille et rapide dans sa voiture pleine a craquer. La premiere impression qui n'aura pas ete si bonne est bientot remplace par une humeur joviale et la compagnie de quelqu'un qui deviendra rapidement un bon pote avec qui nous auront de bons delires. Il nous emmenera sur la route voir les eoliennes d'une centaine de metres, et pilotees par ordinateur depuis Tokyo, puis au Cap Soya. Ce cap a une malheureuse histoire. En 1983, une Boeing 007 coreen a ete abbatu en plein vol par un mig Russe. 280 passager ainsi que 27 membres d'equipage sont mort dans l'accident.
Au bout du cap en plus d'un magasin de souvenir, une chambre froide fais vivre aux visiteurs les froids l'hiver par -10 degre... ca caille !
Aujourd'hui pour la premiere fois nous reprenons la direction du sud vers Asahikawa, ou nous esperons pouvoir faire l'ascension des plus hauts pics d'Hokkaido.
A tres bientot.

vendredi 3 octobre 2008

Japon 51

1 an tout rond !
C'est a Sapporo que nous fetons ce petit anniversaire symbolique de notre sejour sur l'ile.
Je me rearme de courage pour vous reecrire nos peripeties...
Depuis notre depart la semaine derniere la priorite est donne a la lenteur et au plaisir. Notre budget est serre mais nous permet de mener une vie que nous considerons douce et qui nous va bien.
Apres 16h de trains locaux (nous avions vecu pire en Amerique du Sud, mais finalement ca a ete quand meme tres long) nous arrivons a Aomori ou nous sommes recu par Becky que nous avions contacte via couchsurfing et qui nous offre la chaleur d'un toit pour deux nuits. Cela nous permet de nous balader le jour suivant, le dos libere de l'epreuve du sac de 20kg. Nous allons donc voir l'ASPAM (batiment en forme de pyramide) et de prendre un bus qui nous emmenera faire la connaissance du Showa Daibutsu, grande statue de Bouddah en position de fleur de Lotus (22m) a l'air libre. En pleine campagne le bouddah se trouve protege par quelques arbres et accompagne de plusieurs temples et d'une pagode a 5 etages. Le daibutsu est superbe et sa vue nous transporte, mais ce seront les quelques rayons de soleil qui, pendant quelques secondes a peine, donneront au tableau toute sa splendeur et graveront dans nos memoires cet instant superbe !
Le lendemain nous prenons la cle des champs et nous eloignons de la civilisation en avancant doucement dans la peninsule qui couronne et termine l'ile de Honshu. Dans cette peninsule les trains s'arretent a Mutsu laissant les 50 derniers kilometres aux joies de l'autostop. C'est un papi japonais qui s'arretera le premier et nous proposera de nous accompagner. Il ne sait trop quoi faire de sa journee et le soleil etant au bleu azur nous nous decidons pour un trek sur le mont Osorezan. La toute petite voiture de Taguchi-san souffre le martyr dans la montee qui doit nous emmener au point culminant de 879m. Mais tres rapidement notre hote nous propose une petite pause sur le bord de la route de montagne qu'agremente une petite cascade et quelques statues de divinites Shintoiste. Nous ayant pris au premier abord pour des Americains Taguchi-san etait fier de faire valoir ses 30 ans de service a la Navy Japonaise... mais des que le mot francais fut lacher il nous sorti un accordeon d'un rouge flambant depuis le coffre microscopique de sa voiture et se mit a nous jouer la marseillaise, "ce n'est qu'un au revoir", ainsi que d'autres airs moins connus. C'est apres plusieurs heures de visite qu'il nous deposera finalement devant un superbe camping et repartira nous laissant au soleil au bord du lac. Seul bemol... nous avons oublie nos provisions de nourriture dans sa voiture, probleme qui fut rapidement regle en retournant au combini du coin.
Le matin suivant c'est le soleil qui nous reveille. Le temps de faire notre toilette et de repacker les sacs et nous revoici donnant du pouce sur le bord de la route. En jaune et rouge nous sautillons et chantons a tue-tete les airs apris la veille. Cette fois-ci c'est au tour d'une dame de s'arreter. Akie-san accepte de nous emmener jusqu'a Oma (derniere ville avant Hokkaido). Sur le chemin. La vie d'Akie s'etant bornee a cette peninsule, elle connait la flore et la faune de sa region sur le bout des doigts et decide de nous faire gouter au fruit qu'elle sait ou trouver. Peches, pommes, glands, chataignes, ou encore quelques epices embaumeront bientot la voiture. Apres un bon onsen de pied aux abords d'un port de peche, c'est ensuite le tour de la visite des rizieres et la peche aux bigornos... que nous mangerons crus. Elle nous laissera finalement au terminal du ferry qui doit nous emmener vers Hakodate sur l'ile d'Hokkaido mais repassera nous voir une derniere fois avec sa maman que nous saluerons jovialement. En deux jours deux personnes se seront personnellement occupe de nous faire visiter les secrets de leur region et nous leur en sommes d'une reconnaissance eternelle !
Hakodate ! Arrivee de nuit nous ne savons pas vraiment vers ou aller et apres un coup de fil rapide a notre amie Mika sur Tokyo (les joies du telephone cellulaire) nous decidons de rejoindre la gare afin de sortir un peu de la ville et de rejoindre le camping qui devrait se trouver a Choshiguchi. Apres presque une heure de train, nous debarquons a 22h dans la region la plus desolee que nous ayons rencontre jusque la. Les trois maisons qui entoure la gare sont inhabitees et l'une d'elle est depuis longtemps tombee sous la force du vent. Il n'y a qu'un seul lampadaire et la route qui s'enfonce dans la penombre des deux cotes ne nous inspire pas des masses. Tout de meme decide nous prenons la direction qui nous vient la premiere et commencons a avance a la lueur la lampe flash a rechargement manuelle que ma offert mon pere il y a quelques noels de ca (tres pratique pour se muscler tout en faisant de la lumiere et du bruit pour ecarter les animaux non desires). Apres avoir file la peur de sa vie a une vieille dame que nous avons a moitie reveille pour lui demander notre chemin, nous finissons quand meme par nous perdre et decidons que le plus simple est encore de revenir en arriere et de dormir sur les deux seul banc de la minuscule gare de Choshiguchi. Le lendemain a l'aube nous nous rendrons finalement 20m plus loin ou nous etions la veille pour nous rendre compte que le campement etait la...
Rendu jusqu'a Niseko ou nous couhsurfons une fois de plus, nous reprendrons le stop depuis Kutchan ou un Salaryman nous emmenera jusqu'a Otaru, magnifique petite ville coloree ou les vieux docks sont devenus l'attractions principale de la ville. Il est bien agreable de s'y laisser dorer au soleil sous les melodies d'une espece de harpe appelee "Tympanon". Pour finalement reprendre notre route en direction de Sapporo nous devrons marcher pendant un peu plus d'une heure afin de sortir de la ville. Nous nous engageons dans un tunnel au trottoir beaucoup trop etroit pour etre sur, et decouvrons a la sortie qu'une voiture nous y attend. La jeune conductrice est en trin de faire de l'espace sur la banquette arriere tandis que le passager, un japonais au cheveux long d'une trentaine d'annee, nous aborde avec un papier sur lequel est griffonne "Where are you going?". Plutot rassure que nous puissions nous exprimer en japonais nous prenons place dans leur voiture. Pour leur journee de repos, ils avait prevu d'aller au Spa a Sapporo, mais prefere finalement nous emmener faire la visite des lieux importants de la capitale de Hokkaido (TV Tower, Tokei dai, les jardins, l'universite...). Tout ca se terminera devant un bon shabushabu/sukiyaki tabehoudai/nomihoudai (nourriture et alcool a volonte), d'ou nous sortirons tous les 4 un peu emecher mais bien heureux de continuer notre ivresse au karaoke du coin.
Depuis nous sejournons dans un petit hotel tres bon marche mais au coeur de la ville. Malheureusement la pluie est presente, et rend la visite plutot maussade. Demain nous reprendrons la route des champs en continuant notre ascension vers le nord, vers Wakkanai.
De nouvelles photos jumping Japan sont disponibles ainsi que les images de la route, sans parler de ma barbe qui pousse !