lundi 20 octobre 2008

Japon 54

Voici 4 jours que nous coulons des journées douces auprès de nos amis de Yamagata. Après Akita, nous avons pris la route direction Hiroizumi, une petite merveille de village, le genre d'endroit ou quand on arrive, on va toucher les murs pour s'apercevoir si oui ou non nous sommes dans un décor en carton pâte, ou dans un patrimoine de l'humanité. Hiraizumi a bien été nomme patrimoine mondiale de l'humanité par l'UNESCO. La ville est minuscule mais pourtant, épargné du temps, nous voilà projeté dans 1400 ans d'histoire avec ces fameux temples de Chuson-ji et de Motsu-ji où des pièces entières sont recouvertes de feuilles d'or et où statue et œuvres d'arts se bousculent le moindre espace vacant. C'est au milieu de ces cèdres centenaires que nous nous promenons... Un peu plus loin au dehors de la ville, et après avoir pris l'air a l'arrière du pick-up d'une gentille anglaise qui habite la ville depuis 25 ans, que nous découvrirons Takkoku no Iwaya, le premier temple depuis celui en or de Kyoto, il y a 4 ans, a littéralement me laisser bouche bée ! Encastré dans la roche et sur des pilotis d'environs 5 mètres, le temple est modeste, mais pourtant s'en dégage une atmosphère puissante et enivrante ! Juste à côté, un bouddha d'une dizaine de mètres est gravé dans la roche. Depuis 1400 ans que la gravure a été faite, seul reste le visage et l'impression d'éternité de l'ensemble. Malgré tout ça, le village n'est pas très touristique et nous n'y rencontrons que quelques rares visiteurs japonais. Nous trouvons de quoi nous loger dans le camping qui offre pour une somme modeste des bungalows, qui sont en fait des répliques de la maison des sept nains...



À Yamagata, nous avons pu nous rendre à Hirashimizu, entre de belles collines à la forme arrondie, ou des ateliers de poterie propose de fabriquer ses propres bols à la manière de la ville (modèle et non tourné). Nous avons aussi pu faire un imoni-kai (pour les anglophones) avec la classe de Aya (la fille de Aï et Chikashi qui nous reçoivent), où tous les enfants nous prenaient pour des américains et où les parents nous ont laisses la responsabilité des jeux avec grand plaisir ! En rentrant à la maison le soir nous avons été surpris de voir la recette que nous venions de manger, décrite à la télévision. La télé au Japon est quasiment toujours en relation avec la nourriture et le tourisme au Japon et ce soir c'est au tour de Yamagata. Impressionné par la beauté de certains Onsen ou nous n'étions pas encore allé, cela a décidé de notre journée du lendemain.



Encaissé dans une petite vallée fraîche où les arbres se battent les couleurs entre le vert brillant et le rouge cramoisi des volutes de fumée s'élève de la rivière où le Onsen s'est creusé un petit nid douillet. La particularité de ce Onsen c'est qu'en descendant les escaliers qui permettent d'y accéder, tout le monde a une vue d'ensemble sur le bains des hommes qui ne font pas pour autant preuve de pudeur !



Quelques minutes plus tard je me sépare de Aï, Aya et Milena qui s'en font pour le bain des femmes alors que je me rends du côté des hommes. Après m'être shampouiné, et lavé je sors de la salle pour me rendre vers les rotenburo (onsen en plein air). À droite les trois cuves remplies d'eau sont libres et permettent chacune, à un homme, de se plonger dans l'eau bouillante jusqu'au cou. Tout en m'y reposant, je me souviens qu'il y a 4 ans, à cet endroit là des tabourets remplaçaient les vasques. Depuis ce premier voyage au Japon tellement de choses ont changé. Des choses qui à l'époque me semblaient des montagnes à abattre sont devenus aujourd'hui choses courantes, les gestes que je regardais faire les japonais sont devenus ma routine, et je comprends finalement les conversations et les blagues de ceux qui m'entourent. Je prends parfois la parole et échanger mes sentiments. Le voyage est devenu plus simple ! Est-il pour autant devenu moins intéressant ? Je ne sais pas vraiment, mais c'est en tout cas un sentiment très différent que celui qui m'envahissait il y a 4 ans. C'est un peu comme à Barcelone, nous avions ce sentiment fort d'être chez nous ; ce sentiment nous arrive à présent aussi au Japon. Notre temps d'acclimatation parfaite serait d'un an ?

Aucun commentaire: