vendredi 1 juin 2007

Barcelona 11

Les beaux jours sont de retour... à mi-temps. Quand il ne pleut pas, c'est la chaleur qui prend le relais.
Je fais un petit retour en arrière pour vous expliquer les aventures urbaines et sociales de ces derniers jours/mois.
Lorsque Miléna est partie pour l'Angleterre, j'ai continuer à vivre dans l'appartement qu'Esther nous avait prêté pendant un an afin de boucler la boucle. Le 1er février donc, un an après notre arrivée, je quitte l'appartement pour aller faire ma première collocation avec deux français, Xavier, 30 ans, locataire principal de l'appartement et Olympe, 17 ans qui arrive en même temps que moi. Des liens se tissent assez vite. Olympe et moi avons une relation presque fraternelle et tout se passe bien. Avec Xavier cependant tout reste plus flou... une relation de loin ou l'on se croise peut-être 10 minute par jour. Nous jouons à la Wii dans le salon avec Olympe et les amis qui deviennent rapidement commun et passons du bon temps pendant que Xavier prend l'habitude de nous faire réflexion sur réflexion. Jusqu'au jour ou je vais le voir pour lui expliquer que je ne me sens pas bien dans l'appartement, que c'est plus chez lui que chez nous et que ce n'est pas normal. Il me rétorque qu'au contraire c'est bien normal et qu'il fallait que la tendance reste dans ce sens. La sauce met du temps à monter mais ça fini par exploser, et la dispute porte presque aux mains. Je décide donc tout logiquement de partir. Quand je l'annonce à Olympe elle décide de me suivre et me demande de nous trouver un appart où l'on puisse loger tout les deux. C'est chose faite peu de temps après puisque nous avons un "entretien" dans un piso de 180m avec 60m de terrasse. Quand on arrive, c'est un coup de coeur. Les peintures des murs se parlent entre elles. Comme si l'appartement avait lui aussi tourné dans la pub de Sony. Chaque chambre porte son ton propre et le salon se dispute les couleurs. La table basse est couverte de flyers de boites de nuit, de publicités et de photos. Jose-Luis, alias Pepe, nous reçoit et nous fait visiter l'appartement avant de terminer par un véritable entretien d'embauche sur la terrasse. À priori beaucoup de personnes ont été déjà vu et d'autres sont à venir... Nous en croisons d'ailleurs au moment de partir. L'illusion était forte mais nous oublions aussitôt cet étape pour ne pas déchanter trop fort. D'ailleurs il n'y avait qu'une seule chambre à partager Olympe et moi... mais une grande chambre qu'il aurait été simple de scinder en deux.

Au boulot, c'est toujours la même rengaine, problème d'imprimante, problème de scanner, problème de PC et de Mac. Pour oublier ce paysage gris, on fait les cons... avec des oreilles de lapin (enfin pour le coup je suis vraiment le seul à faire le con - cf image jointe). Je suis entré en novembre 2006 dans le syndicat de la boite (qui est aussi le comité d'entreprise). Premier syndicat à se monter dans cette société de 14 ans d'âge. Autant dire que la boite en a plutôt peur, et que nous n'y connaissons rien. On se retrouve à 13 à la tête de beaucoup de responsabilité et d'attente de la part de 400 employés. Heureusement celui que nous avons élu président, part défaut (aucun autre n'ayant voulu de la tâche), s'y connaît un peu et prend quelques avances avec UGT (union générale des travailleurs). Le soir nous allons boire des coups au Belchica ou tout doucement une tradition se monte, celle d'y aller souvent ! Les mercredis deviennent légende avec nos Poker Chouffe ou celui qui perd paye sa tournée de bière du même nom. Autant dire que les jeudis au travail font mal au crâne. Le Syndicat tourne d'ailleurs doucement au vinaigre. Le fameux président devient un type braqué accompagné de sa secrétaire de type mauvaise-caricature-de-la-caissière-de-super-marché. La guerre éclate entre syndicat et entreprise et je me sens malheureusement du côté de l'entreprise face à des faux combattants du peuple qui ne sont en fait la que pour le plaisir de rire au nez du patronat et faire valoir leurs nouveaux pouvoirs. Je m'aperçois rapidement d'ailleurs que je ne suis pas le seul à penser dans ce sens. Nous sommes finalement quasiment tous sauf ces deux là à penser la même chose. Ils ne veulent que l'application brut des textes de lois en oubliant que la diplomatie fait aussi partie de la politique et que nous avons de nombreuses libertés qui peuvent nous être retirées du jour au lendemain.

Heureusement, il n'y a pas que le travail. Les mardis et jeudis, je cours pour partir du travail à 19h. Je file à Montjuic, passe entre les deux tours de la Plaça Espanya et arrive à l'INEFC ( L'Institut Nacional d'Educació Física de Catalunya) ou depuis septembre je me suis remis à la gymnastique. La souplesse m'avait laissé tomber depuis un bon bout de temps et ça ne revient pas en deux jours (voir ça ne revient pas du tout), mais ça permet de faire pas mal de vide tout en s'amusant à faire des sauts périeux et des flips. Et puis j'ai rencontré un ami Catalan grâce à CouchSurfing, Xavier, qui depuis septembre me fait découvrir les joies de l'escalade retrouvée. Depuis ce sport est devenu une vraie passion. Quoi de meilleur que de terminer, un jour de semaine, plus tôt et de conduire une petite heure en dehors de Barcelona pour se retrouver sur des barres rocheuses en rase campagne ou encore face à une falaise les pieds dans l'eau. Et puis il y a les petites joies de se mettre de nouveau défi. Des parois de plus en plus difficiles et puis finalement commencer à ouvrir les voies pour aller placer les cordes plutôt que d'être le second. Cet exercice est plutôt difficile car il ne s'agit plus de s'entraîner le corps, de tirer sur les muscles et de placer techniquement ses membres, mais d'endosser la peur qui me fige sur la paroi et d'oser monter plus haut que les dégaines qui m'assure afin d'aller placer la corde.

Olympe m'appelle un jour au travail. Jérôme, le boss :), débarque en plein training pour me dire que j'ai un coup de fil très important et qu'il faut que je la rappelle tout de suite ! Je cours et saute sur le téléphone, pour qu'Olympe m'annonce que nous sommes pris dans l'appartement. Disons que je ne m'attendais pas du tout à ça.

Au milieu de cela ma soeur, Marion, vient me visiter et nous faisons les 400 coups sur Barna. Elle débarque un dimanche à 2h30 du matin à la gare routière. Quitte à être réveiller autant pousser le bouchon et aller fêter le tout dans une soirée un petit peu alternative dans une cave à Vallcarca. La plage commence à être fort sympathique. Larry est également venu me visiter (deux fois même!!!) et Lidia aussi dernièrement. Sans parler du nombre incalculable de personne qui nous ont fait le plaisir de venir nous voir Mi et moi en 2006.

Le déménagement commence donc et je transborde des sacs et des sacs, un jour de pluie, en scooter. Je traverse BCN du sud au nord pour aller m'installer dans notre nouvelle Auberge Espagnole... Si vous avez des doutes sur la justesse du terme, allez voir les photos ! Celui-ci se trouve sur le Passeig de Sant Juan et c'est un véritable plaisir de se sentir revivre après les trois mois passé dans la prison précédente, chose qui aura au moins eu le bon point de me faire passer du temps dehors !

Aujourd'hui Milena est de retour sur Barcelona et nous passons un week end en amoureux dans l'appartement à Sabadell de Kevin et Morgane. Appartement qu'ils nous ont prêté pendant leur séjour à Toulouse, merci mille fois à eux. 7 membres du syndicat viennent de démissionner de leur poste et nous faisons le nécessaire pour convoquer une assemblée générale afin de dissoudre le Comité de l'extérieur. Le travail continue de se passer et nous avons pas mal aimé Les Pirates des Caraïbes 3 même si c'est gentillet. Un film de pirate, c'est un film de pirate, un point c'est tout ! Les dossiers pour le départ au Japon avancent et nos billets sont réservés pour un départ le 1er octobre 07 et pour un retour fin septembre 08. Tout est quasiment ok avec l'école et nous sommes confiant et plein de volonté.

La seule question qui nous tracasse peut-être c'est... what will come next?

Le nouvel appartement, rassemble un mexicain, une turque, un québécois, une irlandaise et trois français. Sans parler de l'appartement avec lequel nous sommes "jumelés" et ses 6 collocs. L'appartement n'est jamais vide et se réveiller à 7h du matin pour aller travailler alors que certains dansent encore dans le salon amène une sorte de décalage qui me plaît plutôt bien.

En attendant d'en avoir plus à vous raconter...

Emrys