mardi 28 septembre 2004

Japon 7

Hier fut une grosse journée. Brett (mon compagnon de chambre Canadien) m'a proposé de l'accompagner. Il avait rendez-vous avec une japonaise d'une cinquantaine d'année qu'il avait rencontré au musée de la bière et qui devait lui faire visiter quelques coins sympa. Forcement j'dis oui !

On se lève tôt et on prend un p’tit dej’ léger. On a rendez vous à 11h à Ueno. Arrivés avec 20 minutes d'avance, on se balade un petit peu dans la grande gare. Il se trouve qu'il y a un Hard Rock Café, on va y jeter un coup d'œil...La femme arrive et se présente. Elle se nomme Midori-san. Elle est toute petite, avec une houppette sur le crâne. Elle me serre la main de sa menotte filasse que seule savent faire les japonaises. Elle demande à Brett de lui porter son sac, et un échange de regard entre lui et moi nous fait sourire sur la manière d'être de la madame.

On reprend le métro direction Asakusa. Midori-san parle trois mots d'anglais et s'adresse à nous en japonais, sans complexe, autant dire que la communication a été difficile à certain moment. Arrivés à Asakusa, on débarque sous une grande porte qui symbolise l'entrée du marché Sous la porte est accroché un luminion rouge immense. Il pleut comme vache qui pisse. Le marché regorge de souvenirs et de babioles, allant du tapis, au marchant de gâteau, en passant par les bibelots, les éventails et les masques. À la fin du marché, nous arrivons face au grand temple d'Asakusa et à sa pagode qui impose autant de respect l'un que l'autre. Midori-san nous explique comment prier. Ensuite Brett (contre 100 yen) fais un vœu, tire une baguette d'un réceptacle fermé sur laquelle on peut lire des kanji, il faut trouver le tiroir correspondant aux kanji et y prendre la feuille qui va lui dire dans quelles conditions va se réaliser son vœu (manque de bol il tire la malchance, mais n'avait fait aucun voeu :p). Ensuite il faut nouer le papier sur un fil tendu à cet effet et laisser faire le destin pour la suite.

Alors, pour prier devant l'oterajinju il faut simplement joindre ses mains, se courber un peu et basta, alors que devant le (ou un truc comme ca (elle nous a dis tellement de mots différent dans la même journée que je ne me souviens de rien quasiment)) il faut se courber une fois, taper deux fois les mains et ensuite prier en les joignant et en se courbant.

On a dû aussi se laver les mains avec un petit réceptacle au bout d'une baguette. La main gauche puis la droite puis boire et cracher l'eau de sa main droite que l'on remouille ensuite. Bon moi j'ai oublié de ne pas avaler l'eau mais c'est pas très grave hein. À la fin de la visite Midori-san, nous demande de nous asseoir (« nous montre » serait plus proche de la réalité). Elle sort deux petits éventails de son sac qu'elle nous offre (supeeeer :D). Puis sort un repas qu'elle avait préparé à notre intention, ou pour être exact à l'attention de Brett, puisqu'elle ne savait pas que je viendrais. On partage donc ce fameux repas que l'on accueille avec la plus grande déférence. Sandwich à l'œuf, thon et crudité, puis des petites tomates cerise, des fruits et un gâteau. De quoi nous requinquer.

Ensuite elle nous amène au Café d'un ami à elle. Un café tout ce qu'il a de plus superbe. Des tables en bois dont le contour n'est pas régulier. Un petit coin bien chaud, des bibliothèques et des petites détails partout qui vous rendent tellement relax de savoir que vous allez découvrir un tas de choses nouvelles. Midori-san nous offre le thé japonais (le truc vert bizarre... qui a un goût bizarre... mais que je continuerai à boire nom de nom !) et une part de gâteau. Elle annonce à son ami que je viens de France, de Nice, et la j'entends des Monaco, grand prix, dans tous les sens... elle est belle l'image qu'ils ont de la France nos petits nippons...

Enfin ils me sortent une carte de France et me demande de leur montrer où se trouve Bournos (qui doit être une petite ville du cote de Toulouse...) et forcément situer ce trou paumé sur une carte de France non détaillée… je pouvais toujours m'accrocher.

Midori-san fini par ouvrir son sac et sort des papiers et des cahiers d'origami... je n’étais pas du tout au courant qu'on devait faire de l'origami moi ! Enfin bon on s'y met et franchement on s'amuse bien. Le patron (Oji-san -> Grand père) en profite pour passer une vidéo sur Monaco et j'hallucine de voir ces bâtiments si familiers si loin de chez moi. J'arrive à plier un casque de samurai, une fleur, un pingouin et un cygne (l'était chaud le cygne).

Apres quoi on arrête car Oji-san se met a jouer de la flûte japonaise (me souviens plus du nom en jap, mais si vous voulez voir à quoi ça ressemble elles sont en photos sur le site). On s'installe confortablement en face de lui et on applaudit chaudement quand il a fini. Suite à quoi il me tend la flûte et me demande d'essayer. Moi je lui réponds que je ne sais pas jouer de la flute, uniquement du violon, et hop le voila qui sort du café... je m'entraine avec la flûte et j'arrive à sortir deux ou trois sons, ce qui rend Midori-san hystérique d'admiration ;) Et là je vois Oji-san qui revient avec un boitier de violon et je me dis "oh putain le con". Fort heureusement ça s'avèrera être une boite dans laquelle sont rangées quelques flûtes de plus, de toutes les tailles, de quoi faire un petit concerto cacophonique.

On fini par quitter ce lieu de rêve pour nous tourner vers Ueno et visiter son marché. On y découvre un surf shop, mais on ne traine pas trop car ce n’est pas vraiment la tasse de thé de la miss. En plein milieu de ce bazar on découvre un temple tout à fait magnifique, comme s'il était perdu au milieu de nul part. Posé la comme un cheveux sur la soupe. On entre et l'on garde un silence respectueux car les moines étaient en pleine prière... J'avoue que d'être dans un temple aussi beau avec les moines priant et la musique Rap parvenant de l'extérieur ça a un rien de décale qui m'a fait sourire.

On a du ensuite quitter Midori-san, parce que mon rendez vous avec Alexis (MacTuitui) approchait. On devait se retrouver a 19h à Shinjuku... un des rares lieu de Tokyo ou je n'avais pas encore mis les pieds... et pourtant un des plus connus. Brett m'accompagne. On se retrouve devant l'écran géant Alta (connu pour avoir été le premier écran géant au monde... et il est vraiment géant le con). Alors Alexis est un jeune homme français portant cheveux décolorés, lunette et sourire de charme (avis aux demoiselles ;p ). Il nous propose d'aller manger dans un resto d'omelettes mixées avec un tas d'ingrédients... pour la modique somme de 1500 yen (ce qui et une somme rondelette) MAIS à volonté pendant 1h30... Moi j'avais la dalle, Brett aussi, on dit ouais !

Pour ceux qui connaissent Lucile Amour et Rock'n Roll (dessin animé des années 80), ben c'est le genre d'omelette que peut préparer le père de Benjamin pour Romeo le chat ! Succulent. Ça se passe comme ça : on vous amène un bol avec tous les ingrédients que vous avez demandé vous mélangez et vous étalez le tout sur la plaque chauffante incrustée dans la table. Suite à quoi on se régale !

À la fin du repas, on se cherche un DDR (dance dance revolution) pour faire bouger nos petits corps et digérer tout cet amas d'œufs et de poulpes... On se trouve un millier de game center. En se baladant dans le quartier Alexis m'explique qu'ici chaque bâtiment appartient à une famille et que régulièrement il y en a un qui brûle. Se sont des histoires de Yakusa qui nous dépassent... C'est à peu près à ce moment là que je m'aperçois que l'on marche en plein milieu de la rue et qu'il n'y a pas une seule voiture à l'horizon. Pas de voiture. La vision est post apocalyptique et mon appareil photo est en panne de batterie (comme c'est bizarre). Même Alexis trouve ça bizarre (il vit au japon depuis deux ans). Il doit certainement se passer quelque chose qui, encore une fois, nous dépasse. Je me plais à contempler ce paysage qui me fait penser à un million de films que j'ai pu voir dans ma vie. Des Los Angeles 2000 je sais plus cb ou des bas quartiers de Gotam City. Des clochards dorment alignés devant l'entrée d'un grand magasin. Et nous marchons donc au milieu de la chaussée alors que des rabatteurs nous tendent des cartes postales de femmes nues en nous disant en anglais que ce n’est franchement pas cher (quelque part les pays les plus évolués et les moins évolués se retrouvent... ce genre de proposition on me l'a faite aussi très souvent au maroc...).

On a fini par quitter Alexis vers 23h (les derniers transports sont à minuit et faut pas se louper sinon c’est 20 bornes à pieds, c'est grand Tokyo). Et par rentrer extenués d'une journée très chouette. Une trentaine de photo ont été rajoute au site. Je vous invite à aller jeter un coup d'œil.

http://picasaweb.google.com/troubadourcoquelicot/Japon04

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