vendredi 4 novembre 2005

Paraguay

Certains d'entre vous ont dû s'apercevoir qu'il y a souvent un décalage entre le titre et l'écrit de l'email. C'est parce que le bougre qui vous narre l'histoire n'a pas tôt fait d'arriver quelque part que déjà ses doigts lui brûle de raconter. Ainsi donc me voilà au Paraguay, mais j'y parlerai bien plus de l'Argentine où je séjournais durant ces quelques derniers jours. Je me disais tout à l'heure en faisant les 6 heures de trajets traversant le pays depuis Ciudad del Este jusqu'à Asunción: "Fichtre ! Le bon Dieu ne devait plus avoir que deux couleurs sur sa palette ! Le vert de la végétation et le rouge de la terre du Paraguay nous offre en deux notes une symphonie de couleurs émouvante." Voilà donc quatre jours, nous arrivions à Puerto Iguazu, après une lutte des transports depuis Montevideo (Uruguay). Ce petit hôtel que nous avions débusqué et qui pour une poignet de figue nous offrait le luxe d'un 4 étoiles (piscine, dvd, billard, petit dej’, internet...), et nous a décidé a nous y reposer trois jours, le temps de prendre un léger, mais féroce coup de soleil, et de voir les fameuses chutes d'Iguaçu, deuxième (première selon les locaux) plus grosse chute d'eau du monde... Nous sommes arrivés par grand soleil, et celui-ci a persisté jusqu'à notre départ, mais la semaine précédent notre arrivée la pluie avait été telle que pour la première fois depuis 20 ans, le niveau d'eau avait tellement monté que les installations touristiques des chutes ont été emportées et que le fleuve avait eu une crue de 10 mètres. Nous n'aurons donc pas connu les chutes blanches d'Iguaçu, mais le fleuve tumultueux et boueux au débit impressionnant ! Alors voilà, ce matin le bus partant de Puerto Iguazu (Argentine), nous a conduit a travers la petite route traversant Foz do Iguçu (Brésil), pour arriver a Ciudad del Este (Paraguay)... formant les trois villes frontières entourant les fameuses falls ! Le trajet se fait en une heure... et en un siècle. Je m'explique. Le trajet physique ne dure qu'une heure ; c'est le développement social qui fait un siècle... un bon d'un siècle en arrière, le même choc que le passage de la Bolivie au Chili, mais à l'envers. Ce passage de la modernité, à l'absence de logique, de moyen et de commerce moderne est une drôle de claque, surtout quand on ne s'y attend pas le moins du monde. 1€ vaut 6700 Guaranies (monnaie paraguayenne), et l'adaptation est difficile. Le pays à l'air si différent de ce que j'ai pu voir, se rapprochant tout de même à la Bolivie sous quelques aspects. Les bus reprennent leurs fanfares multicolores, les rues ressentent le vieux gasoil, le teint redevient basané, et la langue prend un accent espagnol arrangeant les R à la manière des américains ; une déformation dû selon moi à la deuxième langue officiel du pays (Guarani), selon Milena au portugais (proximité Brésilienne). Comme je le disais au début de ce courrier, l'impatience me fait écrire trop vite mes impressions qui finalement sont simplement des ressentis rapides. Je ne connais donc rien du Paraguay pour l'avoir simplement côtoyé une journée... et malheureusement je n'en connaitrais pas plus car nous prenons demain soir un bus traversant la région du Chaco pour rejoindre Santa Cruz de la Sierra en Bolivie. L'avion de Milena nous tient, et nous nous devons d'être prudents quant à la date du départ approchant. Ne connaissant ni la route sur laquelle nous nous hasardons, ni le temps qu'il va falloir pour faire les dernières choses qui nous attirent vraiment... sans parler non plus des péripéties probables... bref un tas d'interactions possibles nous pressent et nous invitent à nous rapprocher rapidement du Pérou. Je parlais de la région du Chaco que nous traverserons demain ; c'est la route traversant les missions jésuites paraguayennes, dans le nord
ouest du pays, la seule route le reliant à la frontière bolivienne ; route traversant la forêt. Poussière et chaleur humide donc au menu des prochaines 24h de bus.

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