France 10
Fla$h buck !
>>> Septembre 2009 > Nice Méridia > Espace Nikaïa > 2ème étage > Institut International pour l'étude et l'intégration des nouvelles techniques et technologies > Bureau de Mauro Casagrande >>>
Je m'assois face à ce type un peu bourru qui a coup sûr va me poser une question à laquelle je ne saurai pas répondre.
J'ai toujours vécu par impulsion. J'aimerais, donc je fais. Depuis notre retour du Japon, j'ai été obsédé par mon avenir professionnel. Je ne savais qu'une chose ; il me fallait une rupture avec ce que j'avais connu. Plus de bureau et d'écran LCD. Il me faut des espaces et de la diversité. Chacun trouve midi à sa porte. Mon midi à moi, il est dehors.
Après un franc échec auprès des pompiers qui m'ont trouvé trop vieux, j'ai ruminé, ruminé...
En regardant les bateaux passer... je me suis dis pourquoi pas... mais par où commencer (la version longue est plus banale et moins glamour alors.... passsss).
Casagrande, me regarde de haut en bas... J'avance un "bonjour, j'aimerais devenir marin". Il ne bronche pas. Je n'y connais rien, ni dans les diplômes, ni dans les formations, ni même dans les métiers de la mer... mais j'aimerais vraiment travailler sur les bateaux. Pas parce que ça fait chouette, ni même parce que je pourrais penser qu'on n'en glande pas une... Mais parce que je pense que je pourrais m'épanouir vraiment dans ce métier... y grandir et m'y complaire. Même si c'est dur, même si ça prendra du temps... j'y ai pensé et repensé presque une année durant et j'y crois.
Lui par contre, il ne semble pas vraiment y croire... je ne dois pas avoir la gueule de l'emploi. Mais mon verbe aura raison de lui et il me tendra le dossier d'inscription à la fin de notre courte entrevue. Victoire... même si elle est petite, c'est un début.
Le dossier est costaud. Passons les diplômes à fournir et les papiers officiels ; il faut entre autres fournir un diplôme 50m nage libre, une radio des poumons, un certificat d'aptitude physique délivré par le médecin des gens de la mer à Toulon, une promesse d'embarquement... Il me faudra le rendre au plus tard à la mi-octobre, pour qu'ensuite le dossier passe en commission car la formation est financé par la région PACA.
Noeud au ventre. Noeud au ventre. Noeud au ventre. Sur une centaine de dossiers 18 seront acceptés par l'école. Je suis pourtant d'un naturel no stress, mais là c'est l'angoisse qui prend le dessus. J'essaye de ne pas y penser car le verdict des admis à la formation ne tombera qu'en décembre.
1er décembre. Appel de l'INS.E.I.T., malheureusement, blablabla... le monde s'écroule.
Un mois se passe. Je fais des extras en intérim.
En janvier, je reprends les rennes et décide de me payer une formation dans une autre école de la marine marchande l'Université Internationale de la Mer. Un CBS. Celui-ci ne me permettra pas d'être marin, mais je pourrais au moins travailler comme steward sur les bateau et mettre un pied dans le milieu. Début de la formation le 1er février.
Vendredi 29 janvier, 3 jours avant le début de ma formation CBS, un coup de fil de l'INS.E.I.T. :
"Bonjour, nous avons un désistement pour la formation de marin débutant ce 1er février... vous êtes premier sur notre liste de prioritaire. Êtes-vous toujours intéressé ?"
La vie nous joue parfois des tours sournois. Peut-être pour nous tester, peut-être pour évaluer notre envie et notre gniak à aller de l'avant.
>>> J'avance... j'ai déjà dû perdre les 3/4 d'entre vous >>>
J'ai terminé ma formation hier, avec une note très satisfaisante à mon examen. Nous aurons appris le matelotage (noeuds, amarrages, culture maritime...), les manoeuvres sur plusieurs types de navire, les routes sur carte, la réglementation maritime internationale, les moteurs...
Mais surtout j'ai trouvé du travail. Je commence en effet comme matelot sur le moteur yacht Vanquish MI6 ce 1er mai.
L'été s'annonce donc bien !