London 02
Nous passons nos Oyster Card (cartes oranges londoniennes ; entre nous soit dit, faut vraiment en vouloir pour appeler la carte la plus utilisé de tout Londres "La carte Huître") et les portes s'ouvrent. Le métro est le même que partout ailleurs, divisé par deux. Mes cheveux flirt avec le plafond sale et ma position détendu sur un siège empêche les gens de passer d'un côté à l'autre.
Le métro se charge au fil des arrêts et l'on sent imperceptiblement que notre destination à tous est la même. Westbourne Park sonne notre arrivée et une rafale de sons métalliques nous accueillent à l'ouverture des portes du Tube. Le troupeau se rue dehors et nos mains se collent sur nos poches pour éviter d'être allégées. Nos yeux passent du gris souverains aux couleurs éclatantes d'un village Jamaicain, Barbadien ou encore Trinidadien.
Les rues festoient et c'est un délice d'évoluer aux rythmes des basses. Les balcons nous saluent, des bières fraîches à la main. Les humains laissent balloter leurs jambes molles au-dessus de nos têtes jalouses. La fumée sens bon les épices inconnues. Le poulet prend une jolie couleur rougeâtre, et la chaleur qu'il dégage dans nos bouches harmonise tendrement avec celle du soleil sur notre peau.
La chaleur est d'ailleurs le mot qui pourrait mieux définir cette ambiance. Comment pourrait-on imagine ces deux journées autrement qu'avec l'astre éclatant au-dessus de nos têtes. Peut-être a-t-il plu me direz-vous ; mais dans ce cas, je n'y aurais vu que du feu !
Les cheveux, les coiffures, sont, pendant ces deux jours, les plus extravagantes possibles. Remarque qu'on ne change pas de coupe tous les jours, mais voir une telle concentration de tignasses bizarres, c'est pour le moins réjouissant. Des locks qui descendent aux chevilles de grands black, ou blonds. Des afro rouge. Des queues de cheval qui ressemble à des ananas. Des punks rose, vert, bleu... oui, mais fluo, surtout.
Et puis au milieu de tout ça une vague odeur qui rappelle les champs de blé (mais ça je ne peux que l'imaginer).
Le Carnaval "Jamaicain" de Notting Hill, ça a surtout été deux jours d'ivresse de couleur (aussi de bière, ne me prenez pas trop pour un Saint non plus), de danse les yeux fermés et de sourire. Un vrai plaisir.
Il y a aussi les habitants qui pour 1 pound (un euro cinquante) propose leurs toilettes en plus de celles, publiques, qui débordent.
Les tas d'ordures qui font presque parfois penser à des terrils. Et enfin la police qui a appris à penser par elle-même avec la rigidité anglaise qu'on lui connait.
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Depuis, c'est de nouveau la belle vie sur Barcelone.
On vous embrasse bien.