Barcelona 01
Une date c'est perturbant. Aucune nouveauté. La date ça s'attend et puis ça se remémore. Une date ça ne se vie presque pas. Et pourtant, on ne passe pas à côté. On la vit bien. Mais… Mais les choses deviennent impalpables… ça glisse si vite. « Nous partons pour l'Espagne le premier février ». Nous y voilà. Barcelona. J'étais hier confronté à un débat télévisé sur la légitimité du Catalan face au Castillan… en Catalan. Je n'ai rien compris.
Dans la voiture nous vivons normalement les derniers instants français. « Derniers », ça sonne impérieux ! Bien sûr que nous ne quittons pas la France pour toujours. Mais quand même un déménagement à l'étranger c'est une nouvelle aventure, un nouveau type de voyage… en tout cas nouveau pour Milena et moi. Resituons-nous : San Carlos de Bariloche, Argentina, le 18 octobre 2005, « la Bolsa de Deporte ». Nous débarquons dans cet hôtel alors que nous avions prévu un autre point de chute. Pourquoi ? Parce que notre point de chute venait de se faire raser un mois plus tôt et que le buraliste nous conseillait de jeter un œil dans cette direction. L'œil jeté, l'endroit nous a plu et nous y avons rencontré Guillaume, petit gars du sud de la France nous réchauffant de son accent bien de chez nous. Guillaume nous propose d'aller manger un bout avec une fille qu'il a rencontré ici, Esther. Esther est barcelonaise et veut partir vivre en Inde un an à partir de début 2006. Avec Milena nous pensions depuis un moment nous installer en Espagne. Nous voilà aujourd'hui, dans notre nouvel appartement de la carrer Beat Almato. Il suffit de si peu pour changer une vie, et où serions nous aujourd'hui si nous avions décider de ne pas nous arrêter à Bariloche, où encore si nous avions pris un taxi au lieu de ce bus qui nous a foutu en galère dans cette rue où notre hôtel venait de se faire raser. Et si l'hôtel n'avait pas été rasé un mois plus tôt.
Les choses glissent. Les palmiers défilent le long de la route de Hyères. Nous prendrons l'avion là bas car l'aéroport de Nice n'accueille pas la ligne Ryan Air… « volez moins cher ». Trajet atypique pour se rendre en Espagne… via l'Angleterre. Nous arrivons à l'enregistrement des bagages affublés d'une multitude de sacs. Disgrâce. Nous ne pouvons pas enregistrer plus de 15 kilos par personne. Les bagages à main ne doivent pas excéder 10 kilos. Bref, comment partir avec 50 kilos quand nous arrivons avec 80. On a beau jongler… le poids ne disparaît pas pour autant. Forcer de laisser un sac entier nous passons qd même avec deux sacs à mains de 11,5 kilos et 2 « petits » sacs à dos, sans parler des sacs à main de ma miss. Wait, flight.
À Londres, obligés de récupérer nos affaires pour les réenregistrer il va falloir recommencer le cirque. Sauf que là, nous faisons face à des anglais ! Je ne suis pas raciste, attention ! Mais putain qu'ils sont chiants ! C'est mon sang de méditerranéen laxiste qui parle. Autant en France les mecs ne nous ont rien demandés concernant les bagages à main, autant ici ils les pèsent et refusent de nous laisser passer pour le 1 kilo 500 de trop dans chaque sac. Vous arrivez à suivre ? C'est relativement mathématique.
10 kilos par bagage à main c'est la limite autorisée par passager dans un avion. Nous transportons deux sacs de sport de 11 kilos 500, plus un sac à dos 40 litres de 10 kilos, plus un petit sac à dos de 3 kilos et enfin deux sacs à main. Comment rentrer dans cet avion sans avoir à payer une taxe de 100 euros ? La gentille employée nous invite à retourner au Check-in pour y laisser un sac de plus, sauf que nous savons bien que nous devrons payer des royalties si nous allons. Va donc te planquer un peu plus loin pour vider au maximum les sacs de sport dans les deux sacs à dos qu'ils ne semblent pas prendre en compte et s'en mettre plein les poches des blousons. Nous revenons dix minutes plus tard, l'air naïf, faire repeser nos sacs. Impeccable. La gentille employée nous sourit et nous annonce avec un sourire que c'est bon pour ces deux sacs mais que les 4 autres nous empêchent quand même de passer !!! QUOI ?! La diplomatie s'impose, même si les oreilles me chauffent subitement. Je me lance dans une tirade cherchant à montrer mon étonnement sur le fait qu'avec les même affaires et sur la même compagnie nous puissions faire le trajet Toulon - Londres mais que nous ne puissions pas en repartir… et puis nous déménageons, et puis nous n'avons plus de sous, et puis merde ! (sauf que ça je ne l'ai pas dit). La gentille employée est compréhensive, elle nous écoute, mais elle ne plie pas. Et puis soudain, elle nous invite discrètement à mettre le plus de choses possibles dans les deux sacs de sport, pour faire le moins de sacs possibles. Comique de situation. Elle est en train de nous faire faire la manœuvre inverse. Vider les sacs pour les peser et dire OK, pour les re-remplir un peu plus qu'auparavant. Ça doit être de l'humour anglais… mais, au final, je suis reconnaissant envers cette dame de nous avoir évités de « voler moins cher » qu'un sac de dix kilos.
Le brouillard s'efface, le froid disparaît, nous sommes en Espagne. Où devrais-je dire en Catalogne… ce pays où l'espagnol sert si peu. Esther nous retrouve et nous emmène dans l'appartement qui va devenir notre base pour cette année. Clair sur les collines. Grand et
parfaitement aménagé, nous découvrons cet endroit qui devient notre premier chez nous !
L'aventure ne faisant que commencer, je ne veux pas vous saouler tout de suite et je vous en garde un peu pour plus tard. Je n'ai pas encore Internet, et je ne sais pas quand je pourrais envoyer ce mail. Mais l'administratif espagnol ne semble pas trop mal et les choses se
passent plutôt rapidement. Veremos.
Abrazitos.
Dans la voiture nous vivons normalement les derniers instants français. « Derniers », ça sonne impérieux ! Bien sûr que nous ne quittons pas la France pour toujours. Mais quand même un déménagement à l'étranger c'est une nouvelle aventure, un nouveau type de voyage… en tout cas nouveau pour Milena et moi. Resituons-nous : San Carlos de Bariloche, Argentina, le 18 octobre 2005, « la Bolsa de Deporte ». Nous débarquons dans cet hôtel alors que nous avions prévu un autre point de chute. Pourquoi ? Parce que notre point de chute venait de se faire raser un mois plus tôt et que le buraliste nous conseillait de jeter un œil dans cette direction. L'œil jeté, l'endroit nous a plu et nous y avons rencontré Guillaume, petit gars du sud de la France nous réchauffant de son accent bien de chez nous. Guillaume nous propose d'aller manger un bout avec une fille qu'il a rencontré ici, Esther. Esther est barcelonaise et veut partir vivre en Inde un an à partir de début 2006. Avec Milena nous pensions depuis un moment nous installer en Espagne. Nous voilà aujourd'hui, dans notre nouvel appartement de la carrer Beat Almato. Il suffit de si peu pour changer une vie, et où serions nous aujourd'hui si nous avions décider de ne pas nous arrêter à Bariloche, où encore si nous avions pris un taxi au lieu de ce bus qui nous a foutu en galère dans cette rue où notre hôtel venait de se faire raser. Et si l'hôtel n'avait pas été rasé un mois plus tôt.
Les choses glissent. Les palmiers défilent le long de la route de Hyères. Nous prendrons l'avion là bas car l'aéroport de Nice n'accueille pas la ligne Ryan Air… « volez moins cher ». Trajet atypique pour se rendre en Espagne… via l'Angleterre. Nous arrivons à l'enregistrement des bagages affublés d'une multitude de sacs. Disgrâce. Nous ne pouvons pas enregistrer plus de 15 kilos par personne. Les bagages à main ne doivent pas excéder 10 kilos. Bref, comment partir avec 50 kilos quand nous arrivons avec 80. On a beau jongler… le poids ne disparaît pas pour autant. Forcer de laisser un sac entier nous passons qd même avec deux sacs à mains de 11,5 kilos et 2 « petits » sacs à dos, sans parler des sacs à main de ma miss. Wait, flight.
À Londres, obligés de récupérer nos affaires pour les réenregistrer il va falloir recommencer le cirque. Sauf que là, nous faisons face à des anglais ! Je ne suis pas raciste, attention ! Mais putain qu'ils sont chiants ! C'est mon sang de méditerranéen laxiste qui parle. Autant en France les mecs ne nous ont rien demandés concernant les bagages à main, autant ici ils les pèsent et refusent de nous laisser passer pour le 1 kilo 500 de trop dans chaque sac. Vous arrivez à suivre ? C'est relativement mathématique.
10 kilos par bagage à main c'est la limite autorisée par passager dans un avion. Nous transportons deux sacs de sport de 11 kilos 500, plus un sac à dos 40 litres de 10 kilos, plus un petit sac à dos de 3 kilos et enfin deux sacs à main. Comment rentrer dans cet avion sans avoir à payer une taxe de 100 euros ? La gentille employée nous invite à retourner au Check-in pour y laisser un sac de plus, sauf que nous savons bien que nous devrons payer des royalties si nous allons. Va donc te planquer un peu plus loin pour vider au maximum les sacs de sport dans les deux sacs à dos qu'ils ne semblent pas prendre en compte et s'en mettre plein les poches des blousons. Nous revenons dix minutes plus tard, l'air naïf, faire repeser nos sacs. Impeccable. La gentille employée nous sourit et nous annonce avec un sourire que c'est bon pour ces deux sacs mais que les 4 autres nous empêchent quand même de passer !!! QUOI ?! La diplomatie s'impose, même si les oreilles me chauffent subitement. Je me lance dans une tirade cherchant à montrer mon étonnement sur le fait qu'avec les même affaires et sur la même compagnie nous puissions faire le trajet Toulon - Londres mais que nous ne puissions pas en repartir… et puis nous déménageons, et puis nous n'avons plus de sous, et puis merde ! (sauf que ça je ne l'ai pas dit). La gentille employée est compréhensive, elle nous écoute, mais elle ne plie pas. Et puis soudain, elle nous invite discrètement à mettre le plus de choses possibles dans les deux sacs de sport, pour faire le moins de sacs possibles. Comique de situation. Elle est en train de nous faire faire la manœuvre inverse. Vider les sacs pour les peser et dire OK, pour les re-remplir un peu plus qu'auparavant. Ça doit être de l'humour anglais… mais, au final, je suis reconnaissant envers cette dame de nous avoir évités de « voler moins cher » qu'un sac de dix kilos.
Le brouillard s'efface, le froid disparaît, nous sommes en Espagne. Où devrais-je dire en Catalogne… ce pays où l'espagnol sert si peu. Esther nous retrouve et nous emmène dans l'appartement qui va devenir notre base pour cette année. Clair sur les collines. Grand et
parfaitement aménagé, nous découvrons cet endroit qui devient notre premier chez nous !
L'aventure ne faisant que commencer, je ne veux pas vous saouler tout de suite et je vous en garde un peu pour plus tard. Je n'ai pas encore Internet, et je ne sais pas quand je pourrais envoyer ce mail. Mais l'administratif espagnol ne semble pas trop mal et les choses se
passent plutôt rapidement. Veremos.
Abrazitos.