Venezuela 02
Caracas, Sabane Grande, le 20 juin 2005
Cela fait 5 jours à présent que je piétine le sol Vénézuélien. Encore une fois il y a tant à dire. Depuis mon arrivée je me laisse guider par Billy et Juan… Mon espagnol s'affine doucement. Le deuxième soir, j'ai eu le droit a une belle montée d'adrénaline. Billy doit se changer chez son cousin et me demande de l'attendre à un coin de rue, car la propriétaire est assez chiante. Il y en a pour 15 minutes max me dit-il, j'ouvre mon bouquin, il est 18h. Je suis les aventures oniriques de "La Fin des Temps" avidement. Quand je m'aperçois qu'il fait trop sombre pour pouvoir lire, je regarde ma montre… 19h30 !!! Autant dire que les 10 minutes étaient largement écoulées. Je ne m'affole pas pour autant et commence à faire les cents pas. Et le temps passe... Doucement mon esprit tisse sa toile des possibles. D'abord je n'ai pas d'argent, de plus je suis dans un quartier assez dangereux, je ne connais pas l'adresse du cousin et je n'ai pas vu dans quel immeuble Billy était entré, mon sac a dos est chez le cousin... Il a du s'allonger 2 secondes et s'endormir, ou alors il s'est fait agresser, ou non, il a du se tirer avec mon sac... mais ça n'a pas de sens il m'a avancé tout l'argent depuis 2 jours... et que ferait-il avec un sac de couchage et les trois conneries que je transporte dans mon gros sac... tout ce qui a de la valeur je l'ai en permanence avec moi... bref je flippe un peu ! 20h, je demande à la pharmacienne de garde d'envoyer un message a Billy avec son portable... 20h30 le voila de retour s'excusant tout ce qu'il peut car la proprio l'a retenu tout ce temps pour des soucis avec son cousin... J'ai honte d'avoir pu penser une seconde à de telles choses et de ne pas avoir eu confiance ne serait-ce que l'espace d'une seconde...
À Caracas la rue regorge de vie. Partout des stands, pour manger des cachapas, arepas, perros ; pour téléphoner moins cher, une table de jardin, un parasol, 4 portables, 2 fixes sans fil, 250 Bs en local, 400 en national. Les vendeurs d'or, d'argent, de dollar hurlent «Dollars, plata, oro oro oro... » dans la rue, avec des vraies fausses cartes de revendeurs agrées. La vie revient bien moins cher, mais de ce fait si on se laisse aller, on finit par dépenser plus qu'en France. Par exemple, au lieu de boire une bière, on va en boire 5, 10, 15... Ça ne me viendrait pas de faire ca, mais comme je suis Billy et son cousin...
Il y a un tel clivage entre les « beaux » quartiers et la banlieue pauvre. Les pauvres sont TRÈS pauvre. Ça ressemble un peu aux favelas de Rio, ce sont de vraies fourmilières qui grimpent sur la montagne tout autour de la cuvette de Caracas. J'ai très envie d'aller y prendre des photos, d'en rapporter un témoignage, mais selon les gens d'ici, j'y risquerais ma vie... Ni Billy ni Juan n'ont de voiture, mais Alex, un collègue de travail de Juan nous trimballe gentiment. Alex, Georgina, Esmeralda, Giovanni, Jonathan travaillent tous à la Cour Suprême de Justice en tant qu'avocats. Je crois que je n'ai jamais rencontré autant d'avocats d'un seul coup. Grâce à cette voiture, on a pu voir un tas de choses, dont les quartiers pauvres (mais je n'avais bien évidemment pas mon appareil sur moi à ce moment là). La circulation est une grosse mascarade, et chacun comme il l'entend. Sur l'autopista (autoroute), les voitures roulent indifféremment sur la bande d'arrêt d'urgence, et font des écarts sans prévenir pour éviter les trous de la chaussée toujours aussi défoncée. On voit des gens debout à l'arrière de pickup rempli à craqué et roulant à 130, et tous les motards ont des casques à vélo en guise de protection. Ce pays est un régal pour l'amateur de vieilles bagnoles américaines, Pontiac, Chevrolet, Buick, Ford des années 60 sont majoritaires. Ces voitures se vendent ou se troquent suivant ; la consommation de ses monstres n'est pas un souci, le Vénézuela est le deuxième producteur mondial de pétrole (a qui il doit la totalité de son économie) et un plein de 60 litres revient à l'équivalent de 2 euros. Partout dans la ville les murs sont taggés à des fins de propagande politique. Les beaux dessins sont destinés à la mise en valeur du président Chavez et de sa politique militaire... mais s’il est autant méritant pourquoi la ville se retrouve entièrement recouverte de graffitis fait à la va-vite VOTA NO ? Les militaires armes au poing sont omniprésents et la pancarte qui m'a surpris la première fois à
l'entrée de l'université « port d'armes à feu interdit », fini par ne plus me surprendre à force d'habitude. À côté de ça la vente légale de DivX et VCD, CD audio pirate à lieu dans tous les coins de rue. La nuit les écoliers entreprennent leur ballet de balais et nettoient leur coin de rue. Sont-ils rémunérés ? Aucune idée.
Les nuits vénézuéliennes... FAIT PÉTER LES WATTS doit être le mot d'ordre, entre deux goulées de bière. Les soirées à Caracas peuvent être multiples et variées, que ça aille de la fiesta sur un morceau
d'autoroute coupé par des bagnoles diffusant leur musique latine assourdissante, au club de Strip-tease, ou encore la boite de nuit, le squat de buveurs invétérées...
Maracaibo le 22 juin 2005
Et voilà maintenant deux jours que je vis une chaleur suffocante a Maracaibo... 40 degré bien tassé... avec l'impossibilité de mettre un nez dehors à midi. Ici pas d'hiver. Le temps le plus doux qu'il puisse y avoir flirt avec les 30 degré pendant le froid le plus aride de l'hiver. Nous sommes à présent (Billy et moi) à la recherche de l'achat d'une voiture pour faire les qqs 8000km autour du Venezuela à notre guise. L'achat pourquoi ? Parce qu'au final on a trouve une solution plus avantageuse que leur location meurtrière. Une fois le tour terminé on rend la voiture et on en reste la... l'investissement sera de 2.000.000 Bs au lieu de 4.000.000 pour une location d'un mois.
Je vous tiens au courant de la suite des événements.
Cela fait 5 jours à présent que je piétine le sol Vénézuélien. Encore une fois il y a tant à dire. Depuis mon arrivée je me laisse guider par Billy et Juan… Mon espagnol s'affine doucement. Le deuxième soir, j'ai eu le droit a une belle montée d'adrénaline. Billy doit se changer chez son cousin et me demande de l'attendre à un coin de rue, car la propriétaire est assez chiante. Il y en a pour 15 minutes max me dit-il, j'ouvre mon bouquin, il est 18h. Je suis les aventures oniriques de "La Fin des Temps" avidement. Quand je m'aperçois qu'il fait trop sombre pour pouvoir lire, je regarde ma montre… 19h30 !!! Autant dire que les 10 minutes étaient largement écoulées. Je ne m'affole pas pour autant et commence à faire les cents pas. Et le temps passe... Doucement mon esprit tisse sa toile des possibles. D'abord je n'ai pas d'argent, de plus je suis dans un quartier assez dangereux, je ne connais pas l'adresse du cousin et je n'ai pas vu dans quel immeuble Billy était entré, mon sac a dos est chez le cousin... Il a du s'allonger 2 secondes et s'endormir, ou alors il s'est fait agresser, ou non, il a du se tirer avec mon sac... mais ça n'a pas de sens il m'a avancé tout l'argent depuis 2 jours... et que ferait-il avec un sac de couchage et les trois conneries que je transporte dans mon gros sac... tout ce qui a de la valeur je l'ai en permanence avec moi... bref je flippe un peu ! 20h, je demande à la pharmacienne de garde d'envoyer un message a Billy avec son portable... 20h30 le voila de retour s'excusant tout ce qu'il peut car la proprio l'a retenu tout ce temps pour des soucis avec son cousin... J'ai honte d'avoir pu penser une seconde à de telles choses et de ne pas avoir eu confiance ne serait-ce que l'espace d'une seconde...
À Caracas la rue regorge de vie. Partout des stands, pour manger des cachapas, arepas, perros ; pour téléphoner moins cher, une table de jardin, un parasol, 4 portables, 2 fixes sans fil, 250 Bs en local, 400 en national. Les vendeurs d'or, d'argent, de dollar hurlent «Dollars, plata, oro oro oro... » dans la rue, avec des vraies fausses cartes de revendeurs agrées. La vie revient bien moins cher, mais de ce fait si on se laisse aller, on finit par dépenser plus qu'en France. Par exemple, au lieu de boire une bière, on va en boire 5, 10, 15... Ça ne me viendrait pas de faire ca, mais comme je suis Billy et son cousin...
Il y a un tel clivage entre les « beaux » quartiers et la banlieue pauvre. Les pauvres sont TRÈS pauvre. Ça ressemble un peu aux favelas de Rio, ce sont de vraies fourmilières qui grimpent sur la montagne tout autour de la cuvette de Caracas. J'ai très envie d'aller y prendre des photos, d'en rapporter un témoignage, mais selon les gens d'ici, j'y risquerais ma vie... Ni Billy ni Juan n'ont de voiture, mais Alex, un collègue de travail de Juan nous trimballe gentiment. Alex, Georgina, Esmeralda, Giovanni, Jonathan travaillent tous à la Cour Suprême de Justice en tant qu'avocats. Je crois que je n'ai jamais rencontré autant d'avocats d'un seul coup. Grâce à cette voiture, on a pu voir un tas de choses, dont les quartiers pauvres (mais je n'avais bien évidemment pas mon appareil sur moi à ce moment là). La circulation est une grosse mascarade, et chacun comme il l'entend. Sur l'autopista (autoroute), les voitures roulent indifféremment sur la bande d'arrêt d'urgence, et font des écarts sans prévenir pour éviter les trous de la chaussée toujours aussi défoncée. On voit des gens debout à l'arrière de pickup rempli à craqué et roulant à 130, et tous les motards ont des casques à vélo en guise de protection. Ce pays est un régal pour l'amateur de vieilles bagnoles américaines, Pontiac, Chevrolet, Buick, Ford des années 60 sont majoritaires. Ces voitures se vendent ou se troquent suivant ; la consommation de ses monstres n'est pas un souci, le Vénézuela est le deuxième producteur mondial de pétrole (a qui il doit la totalité de son économie) et un plein de 60 litres revient à l'équivalent de 2 euros. Partout dans la ville les murs sont taggés à des fins de propagande politique. Les beaux dessins sont destinés à la mise en valeur du président Chavez et de sa politique militaire... mais s’il est autant méritant pourquoi la ville se retrouve entièrement recouverte de graffitis fait à la va-vite VOTA NO ? Les militaires armes au poing sont omniprésents et la pancarte qui m'a surpris la première fois à
l'entrée de l'université « port d'armes à feu interdit », fini par ne plus me surprendre à force d'habitude. À côté de ça la vente légale de DivX et VCD, CD audio pirate à lieu dans tous les coins de rue. La nuit les écoliers entreprennent leur ballet de balais et nettoient leur coin de rue. Sont-ils rémunérés ? Aucune idée.
Les nuits vénézuéliennes... FAIT PÉTER LES WATTS doit être le mot d'ordre, entre deux goulées de bière. Les soirées à Caracas peuvent être multiples et variées, que ça aille de la fiesta sur un morceau
d'autoroute coupé par des bagnoles diffusant leur musique latine assourdissante, au club de Strip-tease, ou encore la boite de nuit, le squat de buveurs invétérées...
Maracaibo le 22 juin 2005
Et voilà maintenant deux jours que je vis une chaleur suffocante a Maracaibo... 40 degré bien tassé... avec l'impossibilité de mettre un nez dehors à midi. Ici pas d'hiver. Le temps le plus doux qu'il puisse y avoir flirt avec les 30 degré pendant le froid le plus aride de l'hiver. Nous sommes à présent (Billy et moi) à la recherche de l'achat d'une voiture pour faire les qqs 8000km autour du Venezuela à notre guise. L'achat pourquoi ? Parce qu'au final on a trouve une solution plus avantageuse que leur location meurtrière. Une fois le tour terminé on rend la voiture et on en reste la... l'investissement sera de 2.000.000 Bs au lieu de 4.000.000 pour une location d'un mois.
Je vous tiens au courant de la suite des événements.
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