mardi 20 avril 2010

France 10

Fla$h buck !


>>> Septembre 2009 > Nice Méridia > Espace Nikaïa > 2ème étage > Institut International pour l'étude et l'intégration des nouvelles techniques et technologies > Bureau de Mauro Casagrande >>>

Je m'assois face à ce type un peu bourru qui a coup sûr va me poser une question à laquelle je ne saurai pas répondre.

J'ai toujours vécu par impulsion. J'aimerais, donc je fais. Depuis notre retour du Japon, j'ai été obsédé par mon avenir professionnel. Je ne savais qu'une chose ; il me fallait une rupture avec ce que j'avais connu. Plus de bureau et d'écran LCD. Il me faut des espaces et de la diversité. Chacun trouve midi à sa porte. Mon midi à moi, il est dehors.
Après un franc échec auprès des pompiers qui m'ont trouvé trop vieux, j'ai ruminé, ruminé...
En regardant les bateaux passer... je me suis dis pourquoi pas... mais par où commencer (la version longue est plus banale et moins glamour alors.... passsss).

Casagrande, me regarde de haut en bas... J'avance un "bonjour, j'aimerais devenir marin". Il ne bronche pas. Je n'y connais rien, ni dans les diplômes, ni dans les formations, ni même dans les métiers de la mer... mais j'aimerais vraiment travailler sur les bateaux. Pas parce que ça fait chouette, ni même parce que je pourrais penser qu'on n'en glande pas une... Mais parce que je pense que je pourrais m'épanouir vraiment dans ce métier... y grandir et m'y complaire. Même si c'est dur, même si ça prendra du temps... j'y ai pensé et repensé presque une année durant et j'y crois.
Lui par contre, il ne semble pas vraiment y croire... je ne dois pas avoir la gueule de l'emploi. Mais mon verbe aura raison de lui et il me tendra le dossier d'inscription à la fin de notre courte entrevue. Victoire... même si elle est petite, c'est un début.
Le dossier est costaud. Passons les diplômes à fournir et les papiers officiels ; il faut entre autres fournir un diplôme 50m nage libre, une radio des poumons, un certificat d'aptitude physique délivré par le médecin des gens de la mer à Toulon, une promesse d'embarquement... Il me faudra le rendre au plus tard à la mi-octobre, pour qu'ensuite le dossier passe en commission car la formation est financé par la région PACA.

Noeud au ventre. Noeud au ventre. Noeud au ventre. Sur une centaine de dossiers 18 seront acceptés par l'école. Je suis pourtant d'un naturel no stress, mais là c'est l'angoisse qui prend le dessus. J'essaye de ne pas y penser car le verdict des admis à la formation ne tombera qu'en décembre.

1er décembre. Appel de l'INS.E.I.T., malheureusement, blablabla... le monde s'écroule.
Un mois se passe. Je fais des extras en intérim.

En janvier, je reprends les rennes et décide de me payer une formation dans une autre école de la marine marchande l'Université Internationale de la Mer. Un CBS. Celui-ci ne me permettra pas d'être marin, mais je pourrais au moins travailler comme steward sur les bateau et mettre un pied dans le milieu. Début de la formation le 1er février.



Vendredi 29 janvier, 3 jours avant le début de ma formation CBS, un coup de fil de l'INS.E.I.T. :
"Bonjour, nous avons un désistement pour la formation de marin débutant ce 1er février... vous êtes premier sur notre liste de prioritaire. Êtes-vous toujours intéressé ?"

La vie nous joue parfois des tours sournois. Peut-être pour nous tester, peut-être pour évaluer notre envie et notre gniak à aller de l'avant.

>>> J'avance... j'ai déjà dû perdre les 3/4 d'entre vous >>>



J'ai terminé ma formation hier, avec une note très satisfaisante à mon examen. Nous aurons appris le matelotage (noeuds, amarrages, culture maritime...), les manoeuvres sur plusieurs types de navire, les routes sur carte, la réglementation maritime internationale, les moteurs...
Mais surtout j'ai trouvé du travail. Je commence en effet comme matelot sur le moteur yacht Vanquish MI6 ce 1er mai.
L'été s'annonce donc bien !


mardi 6 avril 2010

France 09

_ M'enfin tu vas me dire où est-ce qu'on va ou pas ?

_ Ah ben non hein... pour une fois que j'arrive à me taire et à ne rien lâcher, c'est pas maintenant que je vais flancher. Mais je peux te dire que là où nous allons ça commence par un F.

Nous roulons sur l'autoroute du Sud en direction d'Aix en Provence... Miléna me prépare une surprise pour le week-end de Pâques... mais j'ai un peu peur de découvrir ce que c'est...
Sûrement un week-end spa. Argh ! J'espère pas... À part le massage d'un quart d'heure fourni dans le package tout le reste est chiant à mourir. Ou alors elle m'emmène prendre des cours de danse de salon...
Mon esprit s'égare. Mais il n'y a rien à faire je ne vois pas où nous allons. Et puis... une ville qui commence par un F ??? Vous en connaissez-vous des villes en France qui commence par F ? À part le Ferrand de Clermont !

Nous arrivons finalement dans un village désert du nom de Fourques. L'hôtel s'appelle le Mas de Piboules et ressemble de beaucoup à un motel sans saveur. Bref, la déprime. Je me demande bien ce qui a pu lui passer par la tronche pour me faire la surprise d'un week-end aussi pourrite ! Le temps est dégueu... la totale.

Miléna sort de la chambre pour téléphoner. Je m'assis au bord du lit et mon esprit s'enfonce dans des spéculations profondes. Alors que je suis loin dans mes pensées, Miléna revient. Mais ce n'est pas elle qui me saute dessus, mais Sam ! (Sam ? Celui qui ne boit pas ? Euh non... celui-là il boit pour tous les autres !)

Sam et Laïa, nos amis de Barcelone sont venus nous retrouver pour passer ces 3 jours avec nous. Le monde reprend des couleurs...
Mais le mystère reste entier. Que vient-on faire à Fourques ?
Eh bien, Fourques et le village mitoyen d'Arles. Et à Pâques à Arles... c'est la FÉRIA !!!



Comment rattraper un an et des mensualités sans s'être vu ? Autour d'un bon verre !
Afin de prendre connaissance avec la ville, nous commençons par prendre nos marques dans les bistros qui longe la rue dans laquelle courent les taureaux. L'arène, elle, est au sommet d'une petite colline. Je ne connais pas Nîmes et ne pourrais par conséquent comparer... mais je connais Pampelune et je peux dire que l'arène d'Arles à un cachet tout différent. Cette ruine a quelque chose de superbe. Elle se dresse, fière, au milieu de la cité défiant le temps et la vie moderne.

Le voyage ayant été long, nous ne tardons pas à avoir quelques engourdissements stomacaux et cherchons donc le lieu parfait pour faire ripaille ! Nous le trouverons rapidement et commanderons côtes de boeufs, entrecôtes, vin, bières et eaux de vie qui finiront par avoir raisons de nous après 2 heures de lutte acharnée.



Dans les rues, alors que la nuit est bien avancée, l'ambiance ne faiblit pas. Partout de la musique. Sur la place de la mairie, au travers d'une porte entrouverte, j'aperçois des feux, de la lumière et du bon son... on entre...



Ce n'est que plus tard dans la nuit que nous rentrerons... Miléna nous conduisant de sa sobriété à travers les divers barrages de gendarmerie. Dodo.

Le dimanche le ciel est bien plus clément. Nous décidons d'aller visiter les Saintes Maries de la Mer. En chemin les promenades à cheval nous allèchent et nous décident à nous arrêter.



La Camargue est encore fraiche et les moustiques ne sont pas encore au rendez-vous... ce qui rend la balade bien plus agréable. Le ciel bleu, les cris des filles qui n'aiment pas que leur cheval décide du chemin à suivre à leur place, le vent dans les oreilles et les taureaux qui lèvent leur tête curieuse à notre passage.
La journée a été épuisante et plutôt que de se relancer dans la gueule du loup Arlésien, nous décidons de vider les stocks du bar de l'hôtel et tapons les cartes, car le lendemain nous devrons être tôt en ville si nous voulons avoir des billets pour la Corrida de Rejón.



Le matin du lundi, nous parvenons in extremis à acheter 4 billets pour la 2ème série. L'entrée dans l'arène est spectaculaire. C'est immense. Les trois matadors entrent sur de somptueux chevaux. Bohorquez l’artiste, Mendoza le maître, Andy Cartagena le spectaculaire.
La Corrida de Rejón est une corrida à cheval. Les matadors montent de magnifiques montures et feront preuve de zêle et de maitrise pour toréer des molosses de 500kg.
Nous sommes informés... un peu tard... que les taureaux seront tous tués. Il parait d'ailleurs que c'est le cas dans toutes les corrida (excepté les Corrida Portugaises)... je croyais pourtant qu'il y en avait où le taureau était laissé en vie.
Bref... je ne parlerai pas du massacre... car c'est ainsi que nous l'avons vécu au travers de nos haut-le-cœur. Le spectacle est splendide... c'est vrai... mais brutalissime ! Nous quitterons l'arène avant la fin de la représentation qui dure plus de 2h30.



Le spectacle se terminant, nous nous quittons un peu triste pour prendre la route du retour.

Vous retrouverez les photos ici