Barcelona 13
Le départ qui approche et l'envie de bouger de nouveau sortent mes doigts de leur année (y pico) de léthargie. Je vous écris plus ces derniers temps que pendant l'année et demi qui vient de s'écouler... Bientôt je me caaaaaasse !!!
Les soldes ont fait leur apparition et les rues sont remplies, à nouveau, d'américains, de hollandais, d'anglais et autres anglo-saxons qui ne parlent pas un mot d'espagnol (ne parlons pas du catalan) et dont les peaux feraient fureur à la San Fermin tant celle-ci tendent vers l'habit traditionnel blanc/rouge. Les magasins sont prix d'assaut et l'accès au centre ville est proscrit à ceux qui recherche un peu de paix.
Heureusement je ne suis pas de ceux-ci et moi plus il y a de bordel* et mieux je me sens (ça dépend aussi des jours... met-moi la fiesta à 7h du mat' dans l'appart alors que je me lève le lendemain à 8h pour aller taffer et ça risque de mal se passer... les collocs ont essayé une fois... :D )
*D'une simple planche au... bordel !
Au commencement était le mot germanique bord (forme reconstituée), signifiant « planche », devenu borda (forme reconstituée) en francique, puis récupéré par l'ancien provençal pour signifier « cabane ». L'ancien français fera évoluer borda vers la forme borde, qui donnera, au XIIe siècle, bordel, signifiant « petite maison, cabane » et... « maison de prostitution ». (Pour « cacher ce sein », il fallait bien augmenter le nombre de planches !). Le dictionnaire mentionne qu'au XVIe siècle seulement, la forme bourdeau a prévalu sur bordel. Rien à voir avec le nom propre, évidemment !
Chapitre I – Cruilles de Cultures
Quelle que soit la définition antique du mot... le bordel a commencé vendredi soir en sortant du travail (ça n'a pas laissé beaucoup de répit depuis le week end dernier). Je récupère Samuel avec qui nous nous enthousiamons à l'idée d'aller voir MACACO en concert ( voir aussi leur MySpace). Nous prenons donc le train direction Mataró où va se dérouler une bonne semaine de concert à l'occasion du festival Cruïlla de Cultures (pour ceux qui comprennent le Castillan). Nous arrivons dans une petite ville où les maisons bordant la seule rue piétonne sont un scandale de luxe type colonial. Les balcons farandolent en petits patios en bois précieux et les fenêtres me rappelent les grands quartiers colombiens que j'ai pu croiser à Cartagena. Nous nous dirigeons à l'oreille vers El Parque Central où se dérouleront les trois concerts de ce soir. Le parc est immense et l'organisation parfaite. Nos billets achetés sur internet sont accompagnés de codebar qui sont scannés à l'entrée et nous nous retrouvons au centre de l'événement en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Le temps pour nous de nous allonger devant la scène et de finir nos petites bières fraîche acheter chez la pakis du coin de la rue et le concert commence. L'ambiance monte vite et haut. Tout le monde saute, tout le monde danse, et moi qui m'étais préparé, je chante à tue-tête. La fatigue aidant cependant, et le concert qui devait durer 2h continuant largement 1h de plus, nous profitons du moment de répit qui nous est laissé entre les deux prestations pour aller nous écrouler sur l'herbe aux alentours. Je pique un roupillon d'une petite demie-heure… tranquillement. Sam me réveille soudain dans un brouhaha général. Il est 3h du matin. Et un son d'enfer nous ramène au centre du concert. Les Muchachitos Bombo Infierno sont en démo. Alors là on parle plus du tout la même langue. Le petit gars à la guitard, Jairo Perera, s'excite tant qu'il peut sur sa gratte et fout une ambiance infernal dans le parc. Plusieurs milliers d'espagnol s'enflamme et sautillent de partout tant la musique est bonne et que le jeu s'y prête... malgré la fatigue qui m'avait envahit plus tôt, je me retrouve à sauter de partout moi aussi... sans vraiment m'en rendre compte. Pas un blanc, pas un silence, et quand le groupe est fatigué, Jairo s'en fout et continue a gratter comme un malade en tapant du pied dans la grosse caisse faisant lui-même un concert complet. Le spectacles est très réussi, mais il n'empêche qu'il est 4h et que la fatigue d'une journée de boulot retombe sans cesse sur le coin du crâne et que nous finissons finalement Sam et moi par zapper le dernier concert et prendre le chemin du retour... seulement voilà, bus il n'y a pas, et le premier train s'envol à 5h... alors on attend somnolent.
Je saute rapidement l'épisode du train avant que vous ne vous endormiez également...
Arrivé 6h Barcelone. Direction chez Sam... nous avons notre bus pour Pampelune et la féria de San Fermin'07 à 8h, le temps pour nous de taper un roupillon mérité avec bien sûr le réveil de garde… le réveil à du taper un roupillon aussi parce que quand on ouvre un oeil il est 8h pile. Nous sommes à 5 minutes de la gare routière... nous partons à fond de cinquième. Quand on arrive sur place, le bus est toujours là. Pierre Paulo et Romain qui nous attendent la sueur au front nous gueule dessus (nous avions leur billet de bus et notre absence aurait proscrit leur week-end). Le ptit Greg manque à l'appel et nous partons sans lui sur les routes d'Espagne.
Reino de Navarra nous voilà !
Chapitre II – Pamplona 37º à l'ombre
Ce qui m'a fait tilt c'est une affiche de Kukuxumusu. Cette marque là fait des dessins humoristiques et cynique sur le thème de la féria de San Fermin.
San Fermin c'est d'abord des couleurs. Rouge et blanc dominent et donnent à une ville déjà belle un aspect légèrement onirique. La première mission est donc de se transformer et de prendre les couleurs des rues. Nous nous rendons donc dans un magasin tenu par une chinoise (ils sont partout) qui nous impressionne par sa force de travail et sa capacité à gérer seule une cinquantaine de clients enragés. Pantalon blanc, t-shirt immaculé, ceinture et panuelo (bandana) rouge. Nous voici devenu une partie infime du mouvement magique qui meut Pampelune et sa fête gigantesque. San Fermin c'est aussi beaucoup de boisson (décidemment je vais beaucoup plaire à ma mère). La vodka, la bière et autres mélanges exotiques passent de mains en mains sans vraiment se demander d'où ils sortent. La chaleur est étouffante et il est toujours agréable de boire quelque chose de frais dans ces moments là.
À quoi se résume se résume les activités ?
- Boire
- Danser
- Être louffoque et bruyant
- Salir les t-shirt blanc
- Manger (cher)
- Courrir avec les taureaux derrière
- Entrer dans l'arêne pour l'Encierro.
Étant arrivé à 14h nous commençons par ce qui est faisable et donc, buvons à la santé des vacances. Une belle balade nous emmène dans les vieilles ruelles, à la plaza de toros et nous prenons nos repaires pour plus tard. Quand le ventre cri famine nous nous mettons à la recherche d'un restaurant restant à un prix raisonnable (tout double, voir triple de prix pendant la San Fermin). Nous nous retrouvons finalement à manger des patatas bravas et du chorizo autour d'une bonne caña. Après une bonne heure (de quoi retendre les barrigas) nous revoilà dehors... et là c'est l'horreur ! Il pleut.
MODE Flash Back ON
"Comment on fait pour la San Fermin ? _Ben on dormira dehors comme tout le monde… tu verras c'est plein de parcs c'est simple et facile"
MODE Flash Back OFF
Pour le moment le problème ne se pose pas vraiment. Nous marchons dans les rues. La nuit est jeune et entre chupitos et musique nous passons du très bon temps à danser dans les rues. Seulement voilà, quand les jambes commencent à être lourde (je rappelle que la nuit précédente nous avions dormi deux heures) la précision d'un endroit où dormir devient pressante. Or... tout est mouillé. Qu'à cela ne tienne ! À coeur vaillant rien d'impossible. Nous trouvons un parc et un coin d'herbe sous un arbre ou le sol est plus sec. J'ai laissé mon sac à la consigne et suis en t-shirt. La température entre temps est tombé à 18º et on caille. À 100m de là un concert de rock commence plus ou moins au moment ou je grelottais le plus. Et moi dormir mouillé, en t-shirt avec 400W de musique… ben ça m'a tout de suite rendu beaucoup moins vaillant. Au bout de deux heures à faire des castagnettes avec mes dents d'hidalgo je me lève tape du pied dans les dormeurs qui m'accompagnent (et qui eux [salauds] ont un sac de couchage). Hop on bouge les bougres !
Un peu plus loin dans la rue, je trouve notre refuge… notre havre de paix pour la nuit : la CAN. CAN ne veut pas dire C'est une Auberge de Navarre, mais plutôt Caja Navarra (comprendre que c'est une banque). Les guichet automatique de billets en Espagne ont leur petite pièce perso, et ils sont plutôt cool puisque pendant quelques heures ils l'ont partagée avec nous. Le temps d'une nuit (merci le verrouillage intérieur) nous serons emmerdés toutes les 10 minutes par un groupe de jeune ado high... ou par un groupe de jeunes filles prêtent à dégainer l'appareil photo "Oh des gros pandas !!!", mais au moins il fait chaud et on arrive à dormir deux petites heures.
Le petit matin se lève. Nous décidons qu'une nuit aura été suffisante et que la suivante serait tout aussi bien dans notre lit (nous avions prévu 3 jours et 2 nuits). Nous prenons le chemin de l'arêne en espérant trouver des places. Tout se deal dans la rue et nous voilà rapidement dans les tribunes où les "olas" se mêlent aux musiques qu'élèvent les cuivres au centre de la piste. La course dehors terminera dans l'arêne et nous serons là pour capter le moment. Certains d'entre vous se diront, "Comment ! Une tête brûlée comme lui ne serait pas allé courir ?". Eh bien non, et c'est bien une aventure que je mettrais à profit lors de ma prochaine San Fermin parce que de ce que j'en ai vu ce n'est pas si exceptionnel que ça. Au bout d'une petite heure d'attente les premiers coureurs entre dans l'enceinte. Ils sont trois italiens (pardon mais c'est vrai) à embrasser leur maillot (ITALIA) alors que 10.000 espagnols hurlent Hi-jos de pu-ta, qui sera le chant traditionel de toutes infractions à la tradition.
Soudain c'est un flot ininterrompu de gens qui entre dans l'arêne les jambes à leur cou, des centaines... puis une dizaine de taureaux qui déboulent à leur poursuite. Ceux-ci traverse l'arêne et ressortent aussitôt de l'autre côté.
Ensuite c'est donc l' Encierro qui consiste à jouer dans l'arêne avec une vachette (antiquement un taureau). Et là encore, les gens jouent à se prendre le taureau de face dans le ventre, à sauter par-dessus à la manière des corrida portuguaises, ou encore à se faire trainer par terre. Ce qui importe finalement c'est cette ambiance que j'avais déjà connu dans le Camp Nou et qui transcende toutes les personnes réunis dans cet espace, si ce n'est que l'arêne est esthétiquement 1000 fois plus belle avec ces costumes rouge et blanc que n'importe quel stade de foot. Le résultat qui en ressort est une grande satisfaction et un grand instant de bonheur. La prochaine fois je serai protagoniste !
Le retour à fini par s'effectuer en train, et, cerise sur le gâteau... avec un hibou qui se baladait sur le bras de sa maitresse comme si il avait été un caniche. Je vous laisse au bonheur des photos (d'autres seront ajoutés plus tard) qui agrémente mes dires.
Le week-end à donc été long et nous avons mis un point d'honneur à ne pas aller nous coucher avant de passer au bar d'Adam (mon collocataire Quebecquois) le Belchica.
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