Japon 53
A notre arrivee a Asahikawa, c'est un bol d'air frais qui nous accueille. On a tendance a parfois se faire des idees preconcues sur des endroits que l'on ne connait pas simplement apres avoir lu quelques passages dans un livre ou parfois meme a la simple consonnance de son nom. Nous nous attendions a arriver dans un univers de beton sans charme, et pris au depourvu nous debarquons dans une ville pleine de charme, aux odeurs des hautes montagnes environnantes. Asahikawa est la ville qui borde le parc national du Daisetsu-zan, le grand massif d'Hokkaido. Les pics jouent des coudes entre 2000 et 2250 metres d'altitudes et proposent une randonnee, version hardcore de 5 jours sans ravitaillement possible. C'est cette rando que nous nous appretons a faire le lendemain de notre arrivee.
Nous nous renseignons, meteo, vivres, routes... et prenons le bus qui nous amenera en un peu plus d'une heure au debut du trek. Dans nos sacs, 10 litres d'eau, des saucisses, du riz precuit, des oeufs durs, des gateaux aux fruits et au chocolat, des galettes de mais, bref la totale pour partir du bon pied. Nous avons laisse derriere nous a l'hotel, tout le materiel non necessaire et qui pesait dans nos sacs afin de nous rendre les plus legers possible.
Arrivant a Asahidake Onsen (le depart du trek), plusieurs choses nous arrivent. Il est deja plus de 13h et la premiere journee devant durer au moins 10h de marche il est evident que nous ne partons pas aujourd'hui, seulement l'auberge de jeunesse est fermee, et qui plus est, les prix indiques dans notre lonely planet indique 2800yen par personne... alors que l'aubergiste nous indique un 7900 yen/p... je vous laisse calculer l'augmentation des tarifs depuis la derniere edition de 2005. Il pleut, mais les gouttes n'enleve rien a notre envie de gravir ces sommets. Ce n'est que lorsque nous demanderons conseil aux gardes du parc que les bras nous en tomberons. Le trek est recouvert de deux metres de neige depuis la veille au soir... impossible d'effectuer ne serait-ce que l'ascension d'un jour vers le sommet du Asahi-san... et nous voila tous les deux plantés la... avec nos beaux espoirs.
Par la suite s'en suivra un peu de blues et aussi notre depart assez rapide de Hokkaido via le ferry reliant Muroran a Aomori. Les ferry au japon ressemble a de grand dojo. Dans une salle commune tout le monde s'allonge sur les tatami. Les familles prennent leur repas ensemble alors que les hommes trinquent a n'en plus finir cannette de biere sur cannette de biere ! Le joyeux cancan stoppe vers minuit quand toutes les lumieres s'eteignent pour le peu de sommeil qu'il reste a prendre avant la fin du voyage.
A Aomori, nous approcherons un couple de voyageur pour leur demander notre chemin, nous souhaitons nous rendre a Hirosaki, l'ancienne prefecture de la region, tres reputees pour ses pommes importées il y a cent ans depuis les Etats-Unis et fournissant la seule reserve de pommes du pays (ceci expliquant peut-etre le prix exhorbitant de ces dernieres), ceux-ci apres maintes hesitations decideront de nous accompagner jusqu'a notre premier objectif. Apres la visite de plusieurs temples et du magnifique chateau, nous voici rendu dans le musée de leur festival Neputa. Les demonstrations de percussions, flutes et shamisens au milieu de ces gigantesques constructions de papier ont un vrai impact !
Le temps est superbe et je me sens encore tres decu de ne pas avoir pu faire la randonnee a travers le Daisetsu-zan. Je propose donc une petite marche de 6h afin de monter la montagne en forme de Fujiyama connu sous le nom de Iwaki-san (Montagne Rocher-Arbre). En pleine forme, nous prenons le top depart a 15h... alors que deja une fine pluie commence a tomber.
15h et pluie, voici deux choses qui aurait du me freiner et remettre au lendemain la balade... mais trop presser d'entamer un peu de vrai montagne, nous voila deja en train de gravir les marche du temple au bas de la montagne. Le trek a un denivelle de 1300 metres et nous devrions trouver un abris a mi-chemin. Assez confiant avec ces informations, je me sens pleinement maitre de la situation. A 16h la route commence a grimper un peu plus et nous sortons de la foret de sequoia. Les pentes legerement paraboliques rendent l'ascension de plus en plus dur au fur et a mesure. A 17h, la nuit tombe rapidement, me rendant inquiet. Mais c'est quand, a 17h30, que la pluie se transforme en veritable averse et que la grele se mele a la partie que le tout se transforme en veritable cauchemard. Nous avancons chacun avec un parapluie au dessus de la tete, mais la vegetation nous gene et nous nous retrouvons trop souvent la tete trempee par des trombes de vent. Au premier eclair, nous rangeons nos parapluies et avancons avec nos capuches tirées. Nous avancons desormais a la lumiere de notre lampe torche et je supplie pour que l'abris arrive vite... mais rien a faire... il se passe plus d'une heure dans ces conditions en forcant une marche rapide. Nos yeux inventent des abris dans chaque ombre biscornue, jusqu'au moment ou finalement il apparaitra... sous la forme d'un grand cube de beton. Un trou dans le sol au centre et une reserve de bois sec nous donnerons envie de nous rechauffer aupres d'un bon feu, mais tout ce que nous reussirons a faire sera de nous enfumer completement et de devoir resortir sous la pluie quelques minutes le temps que la fumee se dissipe. Finalement se sera une nuit bien froide mais au sec que nous passerons.
Le lendemain apres la visite de quelques japonais (tres matinaux), nous reprenons notre ascension jusqu'a un sommet superbe. La vue porte jusqu'a la mer du Japon et sur les champs de pommier de la region. Un petit temple agrippe au sommet recevra les dons des agriculteurs chaque année, permettant a la region de continuer a prosperer. Au sommet nous recontrerons un professeur de biologie et son fils, venu depuis Tokyo pour le week-end. Ils nous proposeront de nous emmener a l'exterieur de la ville afin que le stop soit plus facile. Mais avant tout direction le Onsen.
A present nous voici a Akita, ou nous prenons un peu de repos apres trois nuits dehors. Pour les jours a venir nous nous dirigerons doucement vers Yamagata ou nous retrouverons bientot la famille qui nous a deja accueilli au mois d'aout.
Je ne peux rajouter de photos pour le moment mais essaierai des que j'aurai a nouveau un acces a internet.
1 commentaire:
Et bien dis donc, pas de chance avec la meteo :]
Bon courage pour la suite :)
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